Jean-Marie Colombani, ancien directeur du journal Le Monde, chargé d'une mission sur l'adoption, s'apprête à rendre une trentaine de propositions dans le contexte de la crise que traverse le monde de l'adoption en France.
Les familles qui souhaitent adopter sont de plus en plus nombreuses (elles ont doublé en une quinzaine d'années) alors que les enfants adoptables
Plus de 25000 familles françaises munies d'un agrément attendent un enfant et 8000 autorisations nouvelles sont délivrées chaque année.
Une famille sur deux réussit à réaliser son projet d'adopter selon une enquête récente de l'Institut national des études démographies.
C'est dans ce contexte que l'Arche de Zoé a pu réunir autant de familles d'accueil autour du projet hasardeux au Tchad.
La baisse des naissances non désirées s'est accompagnée d'une importante diminution du nombre de pupilles de l'Etat. De 1987 à 2005, le nombre de pupilles adoptés a baissé de plus de 40 %, passant de 1400 à 800.
Les enfants dont les parents "se sont manifestement désintéressés" peuvent faire l'objet d'une déclaration d'abandon mais les services sociaux et les juges hésitent à rompre définitivement les liens entre un enfant et ses parents.
Au fil des ans, les familles françaises se sont donc tournées vers l'adoption internationale : en 2005, sur les 5000 adoptions réalisées en France, plus de 80 % venaient de l'étranger.
Mais le nombre d'enfants proposés à l'adoption dans le monde ne cesse de baisser également. Plusieurs pays se sont fermés, privilégiant désormais les adoptions nationales, comme le demande la Convention de La Haye du 29 mai 1993 qui vise à "prévenir l'enlèvement,la vente ou la traite d'enfants".
Seuls 3162 enfants étrangers ont été adoptés par des Français en 2007 contre 3977 en 2006, soit une baisse de 20,5 %.
Cette disparité entre le nombre de familles souhaitant adopter et le nombre d'enfants adoptables soulève la question des conditions d'attribution de l'agrément. Objectiver et uniformiser les critères est l'une des pistes majeures de Colombani.
Entre autres redéfinitions, comme la détermination du nombre d'entretiens obligatoires des adoptants avec un psychologue, actuellement variable selon les régions, il serait question d'imposer une limite maximale à l'écart d'âge entre l'adoptant et l'enfant. En France, 15 % des adoptions sont faites par des gens de 50 ans et plus. Un pourcentage fort qui s'explique par la longueur des parcours médicaux pour traiter la stérilité des couples.
Une autre piste serait de favoriser l'adoption des pupilles de la nation.
PsychoMédia avec sources:
Le Figaro
Le Monde
TF1
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