Le cortex cérébral, généralement associé aux fonctions cognitives de haut niveau, intervient également dans les apprentissages émotionnels. Des chercheurs suisses et français, dont les travaux sont publiés dans la revue Nature, ont avancé la compréhension des mécanismes neuronaux impliqués.
Une équipe de chercheurs suisses du Friedrich Miescher Institute of Biomedical Research dirigée par Andreas Lüthi et une équipe de chercheurs français de l’Inserm du Neurocentre Magendie à Bordeux dirigée par Cyril Herry ont visualisé l'activité de cellules nerveuses alors que des souris apprenaient à associer un son à un stimulus désagréable de sorte que le son lui-même devenait désagréable.
Au cours de l'apprentissage, la libération du neurotransmetteur acétylcholine activait un circuit "dés-inhibiteur" dans le cortex qui entraînait la désinhibition des cellules de projection excitatrices du cortex (dont les prolongements stimulent des cellules éloignées). Le son était traité de façon plus intense que dans des conditions normales ce qui favorisait la formation de la mémoire.
Pour confirmer leurs découvertes, les chercheurs ont eu recours à l’optogénétique pour perturber la dés-inhibition de façon sélective au cours de l'apprentissage. La mémoire des souris (c'est-à-dire l’association entre le son et le stimulus désagréable) était alors sévèrement altérée. Ce qui montre que le phénomène de dés-inhibition corticale est indispensable à l'apprentissage de la peur.
La découverte de ce microcircuit désinhibiteur ouvre des perspectives cliniques pour le traitement de certains troubles anxieux.
Illustration : En bleu, le cortex.
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