Les frais universitaires augmenteront de 325$ par année pendant 5 ans à partir de janvier 2012, ce qui représente à terme une hausse de 1625$. Il s'agit d'une augmentation de 75 %, qui s’ajoute à celle de 30 % en vigueur depuis 2007.
Une coalition de 130 groupes sociaux, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, invite la population à se joindre à la manifestation étudiante contre l'augmentation de ces frais qui aura lieu le jeudi 10 novembre à Montréal. Il s'agit d'un débrayage d'une journée des étudiants qui pourrait être le prélude à une grève générale devenue « inévitable » selon certaines associations étudiantes, rapporte Radio-Canada.
Cette coalition inclut notamment la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), la Fédération nationale des enseignants du Québec (FNEEQ), le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et la Ligue des droits et libertés. Les centrales syndicales se sont engagées à fournir un soutien logistique et financier aux associations étudiantes, mentionne Radio-Canada.
Selon François Saillant, du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), ce ne sont pas seulement les étudiants qui s'appauvriront avec cette hausse des frais de scolarité mais aussi leurs familles, en particulier celles ayant des revenus plus modestes. La hausse pèsera d'autant plus lourdement sur ces familles qu'elle s'ajoute à une série de mesures incluant la taxe santé de 200 $ par an, l'augmentation de 2 % de la Taxe de vente du Québec et l'augmentation des tarifs d'hydro-électricité à partir de 2014.
Dominique Peschard, de la Ligue des droits et libertés, rappelle qu'en endossant le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels en 1976, le Québec s'est engagé à ce que l'enseignement supérieur soit « rendu accessible à tous et à toutes en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun et chacune, par tous les moyens appropriés et notamment par l'instauration progressive de la gratuité ». « Lors de son dernier rapport sur le respect des droits économiques, sociaux et culturels au Canada, l'ONU a qualifié l'augmentation des frais de scolarité survenue dans plusieurs provinces de discriminatoire à l'égard des personnes à revenus modestes », ajoute-t-elle.
Pour Régine Laurent, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le gouvernement Charest applique la même vieille recette : il sous-finance un service public pour ensuite se présenter comme légitime de tarifer à outrance. « Pourquoi le gouvernement ne fait-il pas le choix d'aller chercher l'argent dans les bonnes poches ? La mise en place de mesures permettant de mieux contrôler le coût des médicaments en est un excellent exemple. Le gouvernement pourrait ainsi aller chercher plusieurs centaines de millions de dollars.»
La manifestation du 10 novembre débutera à 14h00 à la Place Émilie-Gamelin, près de la sortie Saint-Denis et de Maisonneuve du métro Berri-UQÀM.
Psychomédia avec sources: Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, Radio-Canada. Tous droits réservés.