Dans l'ensemble, les syndicats étudiants ont bien accueilli la proposition tout en estimant que cette mesure a un effet limité pour contrer la pauvreté chez les étudiants.
Bruno Julliard, président de l'UNEF, principal syndicat étudiant de gauche, qui a réagi plutôt favorablement à cette annonce, estime que la défiscalisation devrait bénéficier à deux catégories d'étudiants.
"Les boursiers qui pour financer leurs études doivent en plus travailler, ceux-là pourront voir leurs aides augmenter car les revenus tirés de leur salariat ne seront plus pris en compte dans le calcul de leurs aides, explique le leader étudiant. La seconde catégorie qui tirera avantage de cette mesure, sera les étudiants salariés issus des familles les plus favorisées, rattachés au foyer fiscal de leurs parents et qui ne rentraient pas dans les critères de l'exonération de 2005." (Le Monde)
"La défiscalisation du travail étudiant n'est pas une réforme prioritaire par rapport à l'augmentation du montant et du nombre de bourses, regrette cependant l'Unef. Comme peu d'étudiants payent des impôts, cette mesure ne permettra pas d'augmenter leur pouvoir d'achat." D'autre part, le travail salarié nuit aux résultats des étudiants, a rappelé le syndicat. (Figaro)
"Cette décision va dans le bon sens bien que beaucoup d'étudiants salariés ne gagnent pas suffisamment pour être imposables estime la Fage, importante fédération d'associations étudiantes qui souhaiterait comme l'Unef une vraie réforme du système d'aides sociales pour les étudiants.
On ne sait pas encore combien d'étudiants (sur les 2,2 millions) seront concernés par cette mesure et donc combien elle coûtera. Les résultats des enquêtes sur le travail des étudiants diffèrent considérablement.
Selon un sondage de janvier 2005, réalisé par l'institut CSA, 65 % des étudiants ont exercé une activité salariée au cours de leurs études (sans tenir compte des stages). Près de la moitié des étudiants ne travaillent que l'été (47 %), près d'un cinquième (18%) travaillent uniquement pendant la période des cours et près du tiers travaillent de manière continue toute l'année (35 %) selon CSA.
Selon une enquête publiée en novembre 2004 et réalisée auprès de 25.000 étudiants par l'Observatoire de la vie étudiante (OVE), la moyenne mensuelle des rémunérations déclarées par les étudiants travaillant était de 532 euros.
Huit étudiants sur dix travailleraient pendant l'année universitaire ou pendant l'été, selon l'Observatoire, et 43 % des étudiants auraient un emploi qui les occupe au moins à mi-temps, et six mois par an minimum.
De son côté, le rapport Hetzel sur l'université et l'emploi datant de la rentrée avançait le chiffre de 10,8 % de jeunes combinant études et emploi.
En octobre 2006, l'OVE évaluait que plus de 45 000 étudiants vivent dans une situation de très grande pauvreté et 225 000 peinent à financer leurs études.
Sources:
Le Figaro
Le Monde