Plus le temps semble long, plus une douleur parait intense, selon une étude de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Des études avaient déjà montré que l’anxiété ou les expériences douloureuses antérieures amplifiaient le ressenti de la douleur.
Roland Peyron et ses collègues ont mené cette étude avec 24 participants âgés de 22 ans en moyenne. Les chercheurs ont appliqué une source de chaleur douloureuse sur le dos d'une main des participants alors qu’ils étaient placés successivement devant deux horloges dont les aiguilles ne tournaient pas à la même vitesse.
La source de chaleur était appliquée pendant 15 secondes, puis pendant 30 secondes. Les participants évaluaient le niveau de douleur ressenti sur une échelle de 1 à 10.
Dans le cas de la douleur brève (15 secondes), l’observation du temps n’avait aucune influence sur l’intensité ressentie. Mais pour la douleur plus longue (30 secondes), le fait d’attendre le tour complet de l’horloge crée une certaine appréhension et augmente la sensation douloureuse.
Ces différences ont été confirmées au moyen d'imagerie médicale (IRM). En cas de douleur longue (30 secondes), l'activation de zones spécifiques du cerveau était constatée.
L’effet de la perception du temps pourrait contribuer à expliquer pourquoi les personnes qui souffrent de douleurs chroniques supportent souvent moins bien la douleur que les personnes soumises à une douleur aiguë, estime le chercheur.
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