« L'eskétamine en spray nasal (Spravato) est autorisée dans le traitement des dépressions dites résistantes.
»
« Son efficacité est incertaine, et sa balance bénéfices-risques est défavorable, du fait d'effets indésirables graves, notamment des troubles neuropsychiques et cardiaques
», estime la revue Prescrire dans son numéro d'octobre 2020.
« L'efficacité des différentes options pour traiter une dépression est le plus souvent au mieux modérée
», peut-on lire. Le recours aux médicaments antidépresseurs est fréquent. Quand la réponse est jugée insuffisante, les diverses options sont d'intérêt incertain et ont peu été comparées entre elles : psychothérapie, augmentation de la posologie de l'antidépresseur, changement de groupe pharmacologique d'antidépresseur, ajout d'un neuroleptique, etc.. »
«
En 2019, l'eskétamine (Spravato) a été autorisée en Europe en spray nasal, associée avec un autre antidépresseur, en cas d'épisode dépressif dit résistant après deux antidépresseurs différents.Dans cette situation, l'efficacité de l'eskétamine est très incertaine. En revanche, ses effets indésirables sont voisins de ceux bien connus de la kétamine (Kétamine Panpharma ou autre) dont elle est proche, surtout : des syndromes de dissociation observés chez 60 % à 79 % des patients (hallucinations, confusions, distorsions du temps et de l'espace, altérations sensorielles, sensations d'être en dehors de son propre corps), des effets sédatifs allant jusqu'à la perte de conscience avec dépression respiratoire, des poussées hypertensives, etc. Un risque d'addiction et d'usage détourné est prévisible. Elle est rangée parmi les stupéfiants.
Pour limiter les risques pour le patient, chaque séance de traitement est à effectuer dans un établissement de santé sous la surveillance d'un soignant pendant deux heures (pour le rassurer, le mettre si besoin en position latérale de sécurité, etc.). »
« Le profil d'effets indésirables est un des principaux éléments à prendre en compte dans le choix d'un antidépresseur ; l'eskétamine est à éviter
», estime la revue.
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Prescrire.
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