Des chercheurs ont découvert 15 sites du génome - les premiers identifiés à ce jour - liés à la dépression chez les personnes d'ascendance européenne. Leurs travaux ont été financés par les National Institutes of Health américains et publiés dans la revue Nature Genetics.
Les études classiques d'analyse de l'ensemble du génome n'ont pas réussi à identifier des variations génétiques liées à la dépression. Dans la présente étude, Roy Perlis de l'Université Harvard et ses collègues ont analysé les données de personnes qui avaient fait appel au service d'analyse génétique de la société 23andMe qui constituaient une base beaucoup plus grande que celles utilisées dans les études classiques qui recrutent des participants.
La puissance statistique accrue a ainsi permis de détecter des signaux génétiques qui ne peuvent qu'être faibles puisque le diagnostic de dépression correspond vraisemblablement à une diversité de processus pathologiques sous-jacents.
Les variations génétiques ont été identifiées au moyen de données concernant 75 607 personnes ayant rapporté un diagnostic ou un traitement de la dépression et un groupe de comparaison de 231 747 personnes. Elles ont ensuite été confirmées par l'analyse d'une deuxième grande base de données et des approches de génétiques traditionnelles.
17 variations à 15 endroits du génome ont été identifiées. Un certain chevauchement est constaté entre la base génétique de la dépression et celle d'autres maladies mentales. Les sites génomiques identifiés ne représentent qu'une fraction du risque de dépression.
L'identification des gènes qui influent sur le risque d'une maladie est une première étape vers la compréhension de la biologie de la maladie elle-même, ce qui fournit des cibles à viser dans le développement de nouveaux traitements, explique Roy Perlis.
« Les modèles basés sur les neurotransmetteurs utilisés actuellement pour traiter la dépression ont plus de 40 ans, et nous avons vraiment besoin de nouvelles cibles de traitement
», dit-il.
Plusieurs des variations génétiques identifiées sont situées dans des régions du génome qui régulent l'expression des gènes, la régulation des synapses et le neurodéveloppement.
Psychomédia avec sources : NIH, 23andMe, Massachusetts General Hospital.
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