Les personnes atteintes de dépression majeure présentent des troubles olfactifs qui les empêchent de percevoir ou apprécier les odeurs agréables, selon une étude française publiée dans la revue PLoS ONE.
Catherine Belzung et ses collègues de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont mené cette étude avec 18 personnes hospitalisées pour un épisode de dépression majeure et 54 personnes en bonne santé.
Elles ont été exposées à huit odeurs, certaines agréables et d’autres pas, ainsi qu’à un mélange d’odeurs correspondant à la perception des odeurs de tous les jours.
Les personnes dépressives distinguaient moins bien les différents niveaux d’intensité des odeurs, distinguaient moins bien celles qui étaient présentes en mélange et étaient peu sensibles aux odeurs sensées être agréables, comparativement aux personnes en bonne santé. "De façon surprenante, la vanille, la cannelle ou l’amande amère
" étaient classées comme des odeurs déplaisantes".
Après un traitement de six semaines avec des médicaments antidépresseurs, les perturbations olfactives persistaient bien que le traitement ait été efficace.
Avant de considérer les troubles de l'odorat un marqueur de la maladie, des études supplémentaires doivent vérifier s’il s’agit d’un trait spécifique de la dépression ou s’il existe chez des personnes atteintes d’autres affections psychiatriques et neurologiques. Une étude est en cours avec des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des personnes alcoolo-dépendantes.
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