Une carence en oméga-3 disposerait à la dépression, confirme une nouvelle étude française et espagnole publiée dans la revue Nature Neuroscience qui précise des mécanismes neurologiques affectés par cette carence. Des études cliniques et épidémiologiques ont déjà montré un lien entre une carence en oméga-3 et les troubles de l'humeur mais les mécanismes sous-jacents demeurent peu compris.
Mathieu Lafourcade, Olivier Manzoni et Sophie Layé, avec leurs collègues de l'Inserm et de l'Inra (France), ainsi que des collaborateurs espagnols, ont mené cette étude avec des souris dont le mère et elles-mêmes étaient nourries avec un régime faible en oméga-3.
Seuls les récepteurs cannabinoïdes du cerveau, qui jouent une fonction importante dans la transmission du signal nerveux dans les circuits impliqués dans l'humeur, l'appétit et la douleur, ont subi une perte complète de fonction. Cette dysfonction était accompagnée de comportements dépressifs. La plasticité synaptique (la synapse est un point de communication entre deux cellules nerveuses par lequel sont transmis les signaux nerveux) était perturbée dans deux structures impliquées dans la régulation de la motivation et des émotions : le cortex préfrontal et le noyau accumbens.
Les acides gras polyinsaturés oméga-3 de l'alimentation sont essentiels car l'organisme ne peut les fabriquer. Ils se trouvent notamment dans les poissons gras, les noix, les graines de lin, ... L'alimentation occidentale est de plus en plus déficitaire en oméga-3, notent les auteurs.
Ces résultats sont concordants avec une étude espagnole, publiée ce mois-ci dans la revue PLoS One, qui montrait que les gras polyinsaturés et l'huile d'olive diminuaient le risque de dépression alors que les graisses saturées et les gras trans augmentaient ce risque.
Psychomédia avec sources:
Scientific American, Eurekalert
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