Le neurofeedback (ou biofeedback EEG) permet d'entraîner des habiletés mentales et de modifier l'activité de certains circuits cérébraux, montre une étude publiée dans la revue NeuroImage. Il représente, soulignent les chercheurs, une nouvelle méthode prometteuse pour restaurer les fonctions cérébrales dans certains troubles mentaux.
Tomas Ros, Ruth Lanius et Jean Théberge de l'Université Western (Ontario) et du Lawson Health Research Institute ont montré qu'une session de 30 minutes de neurofeedback produisait des changements fonctionnels dans un circuit cérébral impliqué dans le contrôle cognitif.
Des études ont montré que des dysfonctions dans ce circuit sont impliquées dans plusieurs troubles cérébraux tels que le déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), la schizophrénie, la dépression et le stress post-traumatique.
Lors d'une séance de neurofeedback, l'utilisateur apprend à contrôler son activité cérébrale à l'aide d'une interface cerveau-ordinateur. L'ordinateur enregistre les ondes cérébrales provenant de capteurs placés sur le cuir chevelu (électroencéphalogramme, EEG), il traite cette information et représente simultanément, d'instant en instant, l'activité cérébrale de l'utilisateur au cours d'un entraînement d'habiletés sur ordinateur.
Ce feedback (rétroaction) en temps réel permet à l'utilisateur de reproduire des états distincts du cerveau. Les effets étaient observables, par IRM (images par résonance magnétique), 30 minutes après une session.
Les changements constatés dans l'activité d'un circuit cognitif important correspondaient aux changements d'activité électrique entraînés par le neurofeedback. Cette activité était étroitement liée à une réduction du vagabondage de l'esprit durant une tâche nécessitant de l'attention. De tels liens n'étaient pas observés dans un groupe de comparaison qui recevait un faux feedback.
L'attention et la concentration peuvent ainsi être entraînées au moyen du neurofeedback qui a un effet direct sur l'activité d'un important circuit cognitif de contrôle, concluent les chercheurs.
Ils espèrent que ces observations stimuleront la recherche pour l'utilisation de la méthode pour le traitements de troubles cérébraux, particulièrement les troubles cognitifs. L'équipe mène actuellement une étude vérifiant si les personnes atteintes de stress post-traumatique pourraient bénéficier de cette approche.
Psychomédia avec source: University of Western Ontario. Tous droits réservés.