"Lady Chatterley" de la réalisatrice Pascale Ferran a reçu ce samedi soir, le César du meilleur film. Il s'agit d'une adaptation du célèbre roman du britannique D.H. Lawrence (1885-1930). Le film a également reçu quatre autres Césars: meilleure actrice, revenu à Marina Hands dans le rôle-titre, meilleure adaptation, meilleur costume et meilleure photo.

"Publié à Florence à 1928, le roman de

D.H. Lawrence n’a pas pu être imprimé au Royaume-Uni avant 1960, longtemps après la mort de l’auteur (1930). "Lors de la première publication en Angleterre en 1960, le procès des éditeurs, Penguin Books, sous le coup de la loi sur les publications obscènes (Obscene Publications Act) de 1959, fut un événement public et un test pour cette nouvelle loi qui venait d’être promulguée. Cette loi permettait aux éditeurs de textes « obscènes » d’échapper à la condamnation s’ils pouvaient démontrer que l’œuvre en question avait une valeur littéraire."

Voici donc le synopsis du film: "Dans le château des Chatterley, Constance coule des jours monotones, enfermée dans son mariage et son sens du devoir. Au printemps, au coeur de la forêt de Wragby, elle fait la connaissance de Parkin, le garde-chasse du domaine. Le film est leur histoire. Le récit d'une rencontre, d'un difficile apprivoisement, d'un lent éveil à la sensualité pour elle, d'un long retour à la vie pour lui. Ou comment l'amour ne fait qu'un avec l'expérience de la transformation."

"Ce Lady Chatterley (la deuxième des 3 versions qu'a fait Lawrence de son roman) "est avant tout une incroyable, magnifique histoire d’amour", disait Pascale Ferran au journal l'Humanité en octobre dernier. "Elle raconte le processus d’apprentissage, d’apprivoisement, qui va amener deux personnes à construire une relation très puissante. À partir d’un attachement physique, ils vont parvenir à créer un monde dans lequel les classes sociales, les codes sociaux, les rapports entre hommes et femmes ne sont plus les mêmes. C’est l’amour comme un processus de possibilité d’une vérité intime." Les scènes d’amour du film, qui sont les scènes "les plus saturées de significations", "racontent chaque fois quelque chose de très important dans la relation des personnages. Chaque fois, ils en sortent transformés."

"... paradoxalement, raconte Ferran au Quotidien du Cinéma, je n’ai pas cette sensation que ce que Lawrence cherchait était l’excitation du lecteur. Il cherche avant tout à raconter une intimité qui se développe au travers de rapports physiques. Cela fait partie du trajet, comme le dialogue. En même temps, il tient à replacer la sexualité –cachée, honteuse, pour l’époque- dans le domaine des choses magnifiques de la vie, l’une des expériences les plus intenses que l’on puisse connaître. Quand je lis le livre (je l’ai découvert très tard), j’ai cette impression que 80 ans plus tard est le bon moment pour que le cinéma adapte fidèlement le livre, que c’est le bon moment pour que le spectateur puisse partager pleinement l’expérience des personnages."

Entrevues avec la réalisatrice Pascale Ferran:

Le Quotidien du Cinéma
L'Humanité

Sources:

Rsr.ch, 25 février 2007
L'Humanité, 31 octobre 2006
Le Quotidien du Cinéma, 9 novembre 2006
Wikipédia