L'antidépresseur Cymbalta (duloxétine), du laboratoire Eli Lilly, aurait une efficacité pour soulager la douleur neuropathique causée par la chimiothérapie, selon une étude présentée au congrès de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO 2012).
La neuropathie périphérique induite par le chimiothérapie est causée par des dommages aux nerfs, le plus souvent dans les bras et les jambes. Elle affecte de 20 à 30% des personnes traitées avec certaines chimiothérapies telles que Cisplatine, Docétaxel, Oxaliplatine et Placlitaxel.
Les symptômes peuvent inclure des sensations de brûlure, de picotements et d'engourdissements, des problèmes d'équilibre et la sensibilité au froid ou à la chaleur. Cette neuropathie est souvent chronique et invalidante, pouvant durer des mois et des années après la fin de la chimiothérapie.
Ellen M. Lavoie Smith de l’Université du Michigan et ses collègues ont mené cette étude avec 231 personnes suivant des traitements de chimiothérapie avec le Paclitaxel ou l'Oxaliplatine et souffrant de douleurs neuropathiques. Elles étaient assignées au hasard à prendre l'antidépresseur ou un placebo.
Une dose de 30 mg par jour de duloxétine durant la première semaine, suivie de 60 mg par jour pendant 4 semaines (le dosage graduel visant à réduire les effets secondaires tels que nausées, somnolence, sécheresse buccale…) a amené un soulagement de la douleur chez 59% des participants comparativement 39% dans le groupe placebo. Le principal effet secondaire était la fatigue rapportée par 11% des participants comparativement à 3% dans le groupe placebo.
Le Cymbalta a déjà montré une efficacité contre les douleurs neuropathiques du diabète et les douleurs musculo-squelettiques chroniques (arthrose, fibromyalgie…), indiquent les chercheurs. Il agirait en activant les neurotransmetteurs qui interrompent les signaux de la douleur dans le cerveau.
Psychomédia avec sources: University of Michigan, WebMD. Tous droits réservés.