Les établissements de santé du Québec ont commencé à alimenter la banque de données du Registre québécois du cancer, a annoncé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc. Lancé au début du mois d'avril, le registre recueille les informations fournies sur les cas de cancer diagnostiqués au Québec. Les travaux en vue de ce registre ont été amorcés il y a 7 ans.
Les informations sur la nature de la tumeur, le stade de la maladie et les traitements sont consignées et rendues accessibles, a précisé le ministre. D'ici la fin 2012, le registre recueillera des données supplémentaires sur les quatre principaux types de cancer, colorectal, du sein, du poumon et de la prostate.
Le Québec est la seule province canadienne n’ayant pas encore un registre adéquat, éprouvé et fonctionnel, indique la Coalition Priorité Cancer au Québec qui juge les travaux très peu avancés et le démarrage du registre largement improvisé. Pour le moment, seule une minorité d'établissements disposent de moyens suffisants pour recueillir et transmettre des données fiables, indique son président, le docteur Pierre Audet-Lapointe. Contrairement au reste du Canada, dit-il, aucune information sur le stade du cancer au moment du diagnostic ne sera transmise à la RAMQ, pour cause de non disponibilité. On ne trouvera pas non plus d'informations sur les traitements de radiothérapie ou de chimiothérapie, sur les chirurgies réalisées, sur les résultats obtenus, etc.
La coalition demande notamment que le MSSS appuie davantage les établissements et dégage les budgets nécessaire, la somme de 10 000 $ allouée par établissement étant jugée largement insuffisante. Elle suggère aussi que la formation académique de registraire en oncologie soit rehaussée au niveau universitaire (certificat de 1er cycle) et que les pathologistes utilisent un formulaire standardisé pour produire les résultats de leurs analyses en laboratoire comme c'est couramment le cas ailleurs en Amérique du nord.
La Coalition demande au ministre qu'un véritable registre du cancer soit pleinement opérationnel à la fin de l'année 2011 et rappelle que le gouvernement est déjà en retard sur les promesses faites en 2007 par l'ancien ministre, Philippe Couillard, d'instaurer un registre du cancer en 2010.
De son côté, la Société canadienne du cancer se dit heureuse de l'annonce mais déçue des délais d'implantation. "Un registre fonctionnel va nous permettre de mieux estimer les besoins en matière de prévention, de diagnostic et de soins et avec le temps de mieux évaluer l'efficacité de nos actions préventives et curatives", précise-t-elle.
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Psychomédia avec sources:
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