Le système nerveux joue un rôle important dans l’arthrite, selon une étude québécoise publiée dans le Journal of Neuroscience.
L’arthrite, qui est due à l’inflammation et à des lésions articulaires, touche une personne sur dix. Les médicaments contre la douleur arthritique entraînent souvent des effets secondaires indésirables graves, particulièrement lorsqu’ils sont utilisés pendant de longues périodes.
Geraldine Longo et ses collègues (1) de l’Université McGill ont étudié l’arthrite inflammatoire chez le rat.
Ils se sont plus particulièrement intéressés aux changements subis par les nerfs et les tissus entourant l’articulation arthritique en utilisant des marqueurs pour distinguer les différents types de fibres nerveuses et les examiner au microscope à fluorescence.
Normalement, les fibres nerveuses sympathiques assurent la régulation du débit sanguin dans les vaisseaux. Toutefois, après l’apparition de l’arthrite chez les rats, ces fibres envahissent les tissus cutanés inflammés recouvrant les articulations et s’enroulent autour des fibres nerveuses sensibles à la douleur. La présence d’un nombre plus élevé de fibres sympathiques a également été décelée dans les tissus articulaires arthritiques.
Un taux plus élevé de la protéine appelée facteur de croissance des nerfs (ou protéine NGF pour Nerve growth factor) est également observé dans les tissus inflammés. Cette protéine favorise la croissance et la survie des nerfs sympathiques mais cause également de la douleur (2). Des études précédentes ont aussi montré des augmentations considérables du taux de NGF chez les personnes atteintes d’arthrite.
Pour étudier le rôle de ces fibres sympathiques anormales, les chercheurs ont utilisé un agent pour bloquer leur fonction. Cette intervention atténuait les comportements liés à la douleur chez les animaux.
Ces résultats "viennent étayer la théorie voulant qu’il existe une composante neuropathique dans l’arthrite et que les fibres nerveuses sympathiques jouent un rôle dans l’accroissement de la douleur
", résument les chercheurs.
Ces derniers étudient actuellement des agents pharmacologiques pour empêcher la production de taux élevés de NGF chez les rats arthritiques. Ils espèrent que leurs recherches permettront le développement d’un nouveau traitement de l’arthrite.
Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation Louise et Alan Edwards et le programme québécois Mitacs-Accélération en partenariat avec Pfizer Canada.
(1) Alfredo Ribeiro-da-Silva et Maria Osikowicz
(2) Le NGF est reconnu par les axones (prolongement des neurones) sympathiques et transporté de façon rétrograde à l’intérieur de l’axone jusqu’au corps cellulaire où ses interactions moléculaires favorisent la survie du neurone.
Psychomédia avec source: Université McGill. Tous droits réservés