Les lectures obligatoires sont une tâche fastidieuse pour bien des étudiants. «Ils se plaignent fréquemment qu'ils en ont trop à lire et qu'ils ne retiennent pas l'information», indique Josée Sabourin, psychologue en aide à l'apprentissage au Centre de soutien aux études et au développement de carrière de l'Université de Montréal (CSEDC).
La quantité et la complexité des lectures distinguent les études universitaires des autres ordres d'enseignement», explique Denis Côté, orthopédagogue.
Ces lectures exigent de solides compétences relatives à la métacognition, c'est-à-dire la capacité d'avoir un certain recul par rapport à ses stratégies de lecture afin de mieux les gérer.
Josée Sabourin et Denis Côté proposent une méthode de lecture en trois étapes aux étudiants débordés.
Mais d'abord, avant de commencer, il importe de planifier ses moments de concentration, recommande Mme Sabourin. Certaines personnes sont plus matinales, alors que d'autres préfèrent lire le soir. Des étudiants aiment bien faire leurs lectures dans un café en raison du bruit de fond qui les aide à focaliser leur attention sur la tâche à accomplir, tandis que d'autres ont besoin du silence absolu.
Les étapes de lecture
Première étape : le survol
Cette première lecture permet de «catégoriser le texte»: «À quoi vous sert-il? Devez-vous en mémoriser des éléments en vue d'un examen? Contient-il des éléments qui nourriront votre argumentation dans un prochain travail? La réponse à cette question influencera l'organisation du reste de votre lecture».
Deuxième étape: la lecture active
Cette deuxième lecture se fait en fonction de l'objectif cerné dans le survol. C'est le moment de sortir crayons, stylos, surligneurs et papillons adhésifs ou «Post-it» afin de codifier l'information pertinente. Et n'utilisez pas que le marqueur jaune! «Vous ne différencierez plus ce qui relève des faits, de l'argumentation, de la synthèse, des exemples, etc.», remarque M. Côté. Il suggère de surligner des mots plutôt que des phrases. «Vous les repèrerez et les retiendrez plus facilement.»
Les termes dont on ignore la signification devraient être retranscrits dans un répertoire, conseille M. Côté. «C'est le meilleur moyen pour enrichir un vocabulaire lié à son domaine d'études, croit M. Côté. Petit et léger, le répertoire se glisse n'importe où et contient déjà un classement par ordre alphabétique. Il deviendra votre glossaire personnel.»
Troisième étape: les fiches de lecture
Cette étape consiste à répertorier et résumer les éléments repérés lors de la lecture active. Plusieurs semaines peuvent s'écouler entre la lecture d'un texte et son utilisation, que ce soit pour un examen ou une recherche. Avant de le relire, l'étudiant pourra s'en tenir à ses fiches de lecture et juger si la relecture est nécessaire.
À première vue, cette méthode de lecture semble laborieuse, mais elle a fait ses preuves. «Elle renforce le sentiment de compétence, ce qui motive les étudiants, note Denis Côté. Du coup, la lecture n'est plus aussi pénible.»
«Il est vrai que les périodes de lecture seront plus longues au début, reconnait Josée Sabourin. Petit à petit, les étudiants seront plus habiles et gagneront du temps. Nous recevons de nombreux témoignages en ce sens. Bref, l'essayer, c'est l'adopter!»
Psychomédia avec source: UdeMNouvelles
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