Homo habilis, le plus ancien représentant connu de la lignée humaine, considéré comme l'ancêtre de l'Homo erectus, a en fait longuement cohabité avec ce dernier en Afrique orientale, selon une recherche publiée dans la revue Nature du jeudi 9 août.
Deux fossiles découverts au Kenya par une équipe internationale conduite par Fred Spoor, de l'University College de Londres,amènent une remise
en question des hypothèses prévalant jusqu'à présent sur l'évolution ayant conduit à l'homme actuel, l'Homo sapiens.
Les deux fossiles sont des fragments de mâchoire supérieure d'Homo habilis, les plus récents jamais trouvés, datés de 1,44 million d'années et d'un crâne d'Homo erectus vieux de 1,55 million d'années. Les deux fossiles se trouvaient à une distance se couvrant à pied.
Contrairement aux hypothèses actuelles, en déduisent les chercheurs, les deux espèces d'hominidé censées s'être relayées au cours de l'évolution se seraient plutôt longuement côtoyées dans le bassin du Turkana (Afrique orientale), pendant peut-être un demi-million d'années.
Homo habilis ("homme habile") est une espèce dont on situe généralement l'apparition il y a approximativement 2,5 millions d'années. L'espèce a été nommée ainsi en 1964 parce que des outils de pierre rudimentaires se trouvaient à proximité de leurs premiers restes.
L'hypothèse prévalant jusqu'à maintenant était que les Homo habilis ait laissé la place, il y a 1,8 million d'années, à leurs descendants Homo erectus ("homme érigé").
L'Homo erectus a été la première espèce à s'engager dans la conquête progressive de la planète à partir de son berceau africain.
Pour chercheurs, la preuve obtenue de la coexistence entre erectus et habilis rend désormais "peu probable" que le premier ait évolué à partir du second.
Les deux espèces, spéculent les chercheurs, doivent plutôt s'être développée à partir d'un ancêtre commun entre 2 et 3 millions d'années.
Et parce que les deux hominidés sont toujours restés des espèces séparées, cela signifie, expliquent les chercheurs, qu'ils ont occupé chacun leur propre niche écologique, évitant ainsi une concurrence directe entre eux.
Source: France24