Un membre du Conseil d’État serait intervenu pour que le rapport d'enquête du sénat sur l'affaire du Mediator, préparé en juin dernier, minimise la responsabilité des laboratoires Servier et insiste sur celle de l'Afssaps, rapporte Le Figaro.
Dans le cadre de l'instruction judiciaire en cours, les principaux dirigeants des laboratoires Servier ont été mis sur écoute téléphonique cet été, indique Le Figaro. Dans un article intitulé "Mediator : comment Servier a corrigé le rapport du Sénat", la journaliste Anne Jouan rapporte la transcription d'une conversation entre le numéro 2 de Servier, le directeur opérationnel et "dauphin désigné de Jacques Servier", Jean-Philippe Seta et Claude Griscelli qui fut directeur général de l'Inserm de 1996 à 2001 et est actuellement membre du Conseil d'Etat.
Dans cet entretien, Claude Griscelli raconte à Jean-Philippe Seta que la rapporteuse, Marie-Thérèse Hermange, lui a demandé de relire le rapport et comment il a fait ce qu'il a pu pour minimiser les responsabilités de Servier en insistant le plus possible sur celles de l'Afssaps, Agence du médicament.
«Ces propos n'engagent que cette personne», a réagi Marie-Thérèse Hermange, rapporte Libération. Elle reconnaît avoir rencontré Claude Griscelli «pour avoir une discussion avec lui». Mais «le rapport était bouclé» et «aucun élément n'en a été modifié à la demande de M. Griscelli», précise-t-elle.
Le président de la mission parlementaire de l'Assemblée nationale sur le Mediator, Gérard Bpat a demandé «l'expulsion manu militari de M. Griscelli du Conseil d'Etat».