L'euphorie et la réduction de l'anxiété induites par l'exercice ne sont pas causées, comme le veut la croyance, par la libération d'endorphines, qui sont des opioïdes endogènes, montre une étude qui sera publiée en avril 2021 dans la revue Psychoneuroendocrinology.
L'exercice entraîne la libération de deux classes de molécules gratifiantes, les endocannabinoïdes et les opioïdes.
Michael Siebers et Johannes Fuss du University Medical Center Hamburg-Eppendorf (Allemagne) ont, avec leurs collègues, mené cette étude avec 63 participants pour vérifier si le « high » du coureur, c'est-à-dire l'euphorie et la réduction de l'anxiété, dépend de la signalisation opioïde. Ils ont utilisé la naltrexone, un antagoniste des récepteurs opioïdes (qui bloque l'action des opioïdes), dans une expérience randomisée avec placébo, en double aveugle.
Les participants ont montré une augmentation de l'euphorie et une diminution de l'anxiété après 45 minutes de course d'intensité modérée sur un tapis roulant en comparaison avec la marche.
La course a entraîné une augmentation des niveaux sanguins d'anandamide et de 2-arachidonoglycérol (2-AG), deux cannabinoïdes endogènes.
Le blocage des opioïdes n'a pas empêché l'euphorie et la réduction de l'anxiété ainsi que l'élévation des niveaux d'endocannabinoïdes. De plus, les proportion de participants ayant déclaré une euphorie du coureur étaient comparables dans le groupe traité avec la naltrexone et celui ayant reçu le placébo.
Par conséquent, cette étude montre que le développement de l'euphorie du coureur ne dépend pas de la signalisation opioïde, et que les cannabinoïdes sont de forts candidats pour l'expliquer, concluent les chercheurs.
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Psychomédia avec source : Psychoneuroendocrinology.
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