Mise à jour : Syndrome de fatigue chronique : de nouveaux critères diagnostiques et un nouveau nom proposés - 2015

Le syndrome de fatigue chronique (SFC), aussi appelé encéphalomyélite myalgique, est caractérisé par une très grande fatigue et plusieurs autres symptômes qui ne sont pas améliorés par le repos au lit et qui peuvent être aggravés par une activité physique ou un effort mental.

Les personnes atteintes fonctionnent souvent à un niveau d'activité nettement plus bas qu'avant d'être malades.

Les causes de la maladie n'ont pas encore été identifiées et il n'y a pas de test qui permette de diagnostiquer la maladie. Aucun traitement ne guérit actuellement la maladie.

Critères diagnostiques

Critères de Fukuda (1994)

Parce que la fatigue est un symptôme de plusieurs maladies, il est nécessaire de prendre soin d'exclure la présence de ces dernières, qui peuvent souvent être traitables, avant de poser le diagnostic de syndrome de fatigue chronique.

Des critères proposés en 1994, dits critères de Fukuda, demeurent les plus utilisés internationalement. Les voici :

  1. La personne a ressenti une sévère fatigue chronique pendant 6 mois consécutifs ou plus et la fatigue n'est pas due à un effort continu actuel ou à d'autres conditions médicales associées à la fatigue (ces autres conditions doivent être exclues, dont plusieurs au moyen de tests diagnostiques médicaux) ;

  2. La fatigue interfère de façon significative avec les activités quotidiennes et le travail ;

  3. La personne a actuellement 4 ou plus des 8 symptômes suivants :

    • malaise post-effort qui dure plus de 24 heures ;
    • sommeil non récupérateur ;
    • altération significative de la mémoire à court terme ou de la concentration ;
    • douleurs musculaires ;
    • douleurs dans les articulations sans gonflement ou rougeur ;
    • maux de tête d'un type nouveau ou plus grande sévérité ;
    • ganglions lymphatiques sensibles dans le cou ou les aisselles ;
    • mal de gorge qui est fréquent ou récurrent.

TEST : Pourriez-vous être atteint(e) du syndrome de fatigue chronique ? (critères de Fukuda)

D'autres symptômes qui ne font pas partie des critères diagnostiques peuvent également être présents :

  • Douleurs abdominales
  • Intolérance à l'alcool
  • Gonflement abdominal
  • Douleur à la poitrine
  • Toux chronique
  • Diarrhée
  • Étourdissements
  • Yeux secs, bouche sèche
  • Mal d'oreilles
  • Rythme cardiaque irrégulier
  • Douleur à la mâchoire
  • Raideur au lever
  • Nausées
  • Transpiration nocturne
  • Problèmes psychologiques tels que la dépression, l'irritabilité, l'anxiété, les attaques de panique
  • Souffle court
  • Sensations cutanées telles que picotements
  • Perte de poids

Critères de l'Institute of Medicine (2015)

De nouveaux critères diagnostiques ont été proposés en 2015 par l'Institute of Medicine (IOM) américain qui avait été mandaté par des organismes gouvernementaux pour établir un état des connaissances. Le message principal de l'IOM était qu'il s'agissait d'une maladie systémique sévère, chronique et complexe. Il était proposé de renommer la maladie « intolérance systémique à l'effort », un terme qui reflète le symptôme de base qui est une diminution soutenue de l'énergie après une activité minimale, appelée malaise post-effort. (Les symptômes du malaise post-effort qui caractérise le syndrome de fatigue chronique)

Au Canada, des critères légèrement différents ont été proposés en 2003 (1).

Symptômes communs avec la fibromyalgie

Plusieurs symptômes de la maladie sont communs à d'autres affections, notamment la fibromyalgie. Selon des estimations, de 20 à 70 % des personnes atteintes de fibromyalgie rencontreraient les critères du SFC ; de 35 à 70 % des personnes atteintes du SFC souffriraient de fibromyalgie (2).

Pour plus d'informations sur le syndrome de fatigue chronique, voyez les liens plus bas.

(1) Ces critères, qui ont été appelés Consensus canadien sur le syndrome de fatigue chronique, peuvent être consultés à la page 140 du document Le syndrome de fatigue chronique : État des connaissances et évaluation des modes d’intervention au Québec publié en 2010 par l'AETMIS (remplacé par l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux [Inesss] en 2011).

(2) Selon le rapport de AETMIS cité dans la note précédente.

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