Des niveaux anormaux de bactéries intestinales spécifiques sont constatés chez les personnes atteintes du syndrome de fatigue chronique (SFC) qu'elles soient ou pas atteintes en même temps du syndrome du côlon irritable, montre une étude publiée dans la revue Microbiome.
Le SFC est caractérisé par une fatigue extrême après l'effort et d'autres symptômes, dont des douleurs musculaires et articulaires, des problèmes cognitifs, une perturbation du sommeil et une intolérance orthostatique (incapacité de se tenir debout pendant plus qu'une courte période).
Jusqu'à 90 % des personnes atteintes ont également un syndrome de l'intestin irritable.
Brent L. Williams de la Columbia University's Mailman School of Public Health et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 50 personne atteinte du syndrome et 50 personnes en santé. Ils ont analysé les bactéries dans des échantillons de matières fécales et les molécules immunitaires dans les échantillons de sang.
Les résultats de l'étude montrent que :
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Des niveaux d'espèces bactériennes intestinales distinctes (Faecalibacterium, Roseburia, Dorea, Coprococcus, Clostridium, Ruminococcus, Coprobacillus) étaient fortement associés au SFC. Leur abondance relative combinée était prédictive du diagnostic.
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Une abondance accrue d'Alistipes non classifiés et une diminution de Faecalibacterium étaient les principaux biomarqueurs du SFC avec syndrome du côlon irritable ; tandis qu'une abondance accrue de Bacteroides non classifiés et une diminution de Bacteroides vulgatus étaient les principaux biomarqueurs du SFC sans syndrome du côlon irritable.
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Une analyse des voies métaboliques bactériennes associées aux perturbations dans les niveaux de bactéries a révélé des différences distinctives entre les personnes atteintes de SFC et les personnes en santé.
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Dans les deux sous-groupes de participants atteints de SFC, la sévérité des symptômes, dont la douleur et la fatigue, était liée à l'abondance des types bactériens distincts et aux voies métaboliques distinctes.
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Aucun changement n'était observé dans les marqueurs immunitaires - une constatation qui peut refléter le fait que les participants étaient malades depuis longtemps ; des recherches antérieures de cette équipe ont suggéré que les changements immunitaires ne peuvent être évidents que dans la comparaison des cas de courte et de longue durées.
« Les personnes atteintes du SFC ont une combinaison distincte de bactéries intestinales et de troubles métaboliques reliés qui peuvent influer sur la sévérité de leur maladie
», explique Dorottya Nagy-Szakal, coauteure.
« Notre analyse suggère que nous pourrions être en mesure d'établir des sous-groupes chez les personnes atteintes du syndrome en analysant leur microbiote fécal
», explique Brent L. Williams. « Ce qui peut fournir des indices pour comprendre les différences dans les manifestations de la maladie.
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« Tout comme le syndrome du côlon irritable, le SFC peut impliquer une rupture de la communication bidirectionnelle entre le cerveau et l'intestin médiée par les bactéries, leurs métabolites et les molécules qu'ils influencent
», ajoute W. Ian Lipkin, auteur senior de l'étude.
« En identifiant les bactéries spécifiques impliquées, nous sommes un peu plus près d'un diagnostic plus précis et de thérapies ciblées
», conclut-il.
L'équipe de W. Ian Lipkin a aussi publié, au début du mois, une étude qui distinguait deux groupes de personnes atteintes du trouble sur la base de différences immunitaires.
Une équipe de l'Université Cornell a aussi montré, dans une étude publiée en 2016, des différences distinctives dans le microbiote et les marqueurs d'inflammation chez les personnes atteintes du SFC.
SFC : où en est la recherche sur les causes ?
Pour plus d'informations sur le syndrome de fatigue chronique, voyez les liens plus bas.
(1) Dorottya Nagy-Szakal, Brent L. Williams, Nischay Mishra, Xiaoyu Che, Bohyun Lee, Lucinda Bateman, Nancy G. Klimas, Anthony L. Komaroff, Susan Levine, Jose G. Montoya, Daniel L. Peterson, Devi Ramanan, Komal Jain, Meredith L. Eddy, Mady Hornig et W. Ian Lipkin.
Psychomédia avec sources : Columbia University, Microbiome.
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