Réponse à: FELINE (problème majeur avec l'expertise psychosociale)
Surnom: FELINE
Pays: Canada
Âge: 31
Sexe: féminin
Bonjour,
Je suis une mère de 2 garçons de 6 et 4 ans. Je suis séparé depuis le 23 janvier 1998 après une relation de plus de 10 ans. Mon ex-conjoint est un "spécial". Dans le sens que durant notre relation de couple c'était un homme avec un tempérament "bouillant"(violent). Il fallait fonctionné selon SA PHILOSOPHIE: "Tu marches comme moi sinon ça va aller mal!" Bref, quand j'obéissais j'étais bien et quand je désobéissais ça allais MAL. Je me suis fais "brasser la cage" quelques fois, même quand les enfants étaient présents. Je m'étais toujours dis que JAMAIS je n'accepterais de violence dans mon couple... J'ai mis bien des années à m'en sortir. J'en suis finalement sorti (depuis janvier), mais depuis, c'est une autre sorte d'enfer que je vis...
Quand je lui ai annoncé que je le quittais avec les enfants, il a sombré dans une dépression sévère. Médicaments, psychologue... Il me menaçait de se suicider devant moi! IL y avait et il y a encore des armes à la maison! Je ne voulais pas que mes enfants et moi faisions partie des statistiques!!!. J'ai essayé de l'aider en le mettant en contact avec un psychologue payé par mon employeur pour qu'il s'en sorte. Il était en train de m''entraîner avec lui!... Il fallait que quelqu'un puisse s'occuper de mes 2 amours!!!
Pour faire une histoire courte,j'en ai vu de toutes les couleurs avec cet individu. J'ai eu droit à des menaces et du harcèllement après notre séparation: Quelques altercations devant les enfants, intervention policière, langage abusif devant les enfants...Et j'en passe...
Côté légal, j'avais (par défaut) la garde des 2 enfants et il avait des droits de visite 1 fin de semaine sur 2 (suite à une tentative de médiation qui a avorté dû à "trop d'anémosité entre les parties" au dire du médiateur. Au début son état dépressif me rendait réticente à ce qu'il les voit plus souvent, mais quand il "a eu l'air" de s'en être sorti (à l'été) on a tenté de s'entendre "à l'amiable" sur les modalités de garde... Echec!! On est pas sur la même longueur d'onde. Il désire une garde partagée. Moi, j'ai de la difficulté à imaginer avoir des contacts fréquents avec cet individu qui me menace constamment!!! Je réclame une garde pleine et entière dû aussi à ses entécédents violents (événements récents et 10 ans de vie commune) On se ramasse en cour à grand frais!... Et la situation s'est compliquée un peu (je vais résumer...): J'ai un nouveau conjoint, je demeure à Québec depuis le mois de novembre. Mon ex conjoint demeure à 350 km.
Un résumé des étapes légales: - Première comparution le 12 août 1998: Le juge ne peut entendre "le fond" de la cause, il rend un jugement interimaire. Madame aura la garde pleine et entière des 2 enfants, qu'elle demeure à Québec ou ailleurs! Avec des droits d'accès pour Monsieur 1 fin de semaine sur 2. Autrement dit le "statu quo" mais avec certaines modalités afin d'éviter que les 2 parties n'ait de contact étant donné l'état de la situation.
- 2 novembre 1998 Audition du "fond de la cause": ET C'EST LÀ OU JE ME QUESTIONNE: Le juge ordonne une expertise psycho-sociale car il n'a pas la preuve d'incapacité parentale ni du père, ni de la mère. Entre temps, il renverse la décision du juge précédent et tant que l'expertise n'est pas terminée les 2 enfants demeureront avec leur père et moi j'ai des droits d'accès... deviner? 1 fin de semaine sur 2!!!! JE N'EN CROIS PAS MES OREILLES!!! J'EN PLEURE TOUTE LES LARMES DE MON CORPS, IL M'ENLÈVE MES BÉBÉS!!!!
Pas besoin de vous dire que ça m'a renversé littéralement!! Comment est-ce que le juge peut penser que dans "L'intérêt des enfants", cet individu, qui ne s'est jamais occupé des enfants et qui de surcroît est un violent de corps et d'esprit peut avoir la garde des enfants, par rappport à une mère qui a toujours été là pour ses enfants!!!! OÙ EST DONC LA JUSTICE???
Depuis que ce jugement INTERIMAIRE (qui date du 13 nov. 1998) est en force. Maman est à Québec et Papa "capoté" vit avec les enfants à 350 KM!!????!!! L'expertise est débuté. Le rapport sera connnu au début du mois de février 1999. Et là je me questionne sérieusement surla validité et la profondeur d'un tel processus. Comment un travailleur social peut évaluer 2 individus et juger de nos capacités (surtout de celles de Monsieur!!!...)dans 10 heures d'entrevue? Nous avons été rencontrés tous les 2 ainsi que les enfants et dernièrement nous avons eu un rencontre ensemble avec la travailleuse sociale afin de tenter une dernière fois de s'entendre! Là ça me dépasse: Elle dit qu'à la lumière de nos témoignages respectifs, nous sommes tous les 2 de bons parents!?!?!?) Ce qu'elle recommenderait normalement si les 2 partie étaient dans la même ville serait une garde partagée. Maintenant, elle veut essayer d'instaurer une forme de garde partagée à distance!!! Genre 1 an à une place et 1 an à l'autre pour et je cite: "favoriser les contacts avec les 2 parents"!!!
Wake up girl!!! Qu'est-ce qu'elle fait de tout ce que je lui ai dit sur le comportement de cet homme: violence, tempérament, abus de pouvoir! Ceci a eu des conséquences sur les enfants et mon inquiétude c'est que ça continuera dans le futur, peu importe avec qui il est! Et là ces 2 pauvres enfants écoperont comme moi j'ai écopé!! Je m'en suis sorti, mais eux il sont trop jeunes! Chasse le naturel et il revient au galop!!!
Ce qu'elle me répond c'est qu'elle n'a pas de preuve!!! Et probablement que mes 10 ans de vie commune et de faits concrets ne sont pas assez forts! Elle a eu une entrevue de 2 heures avec lui et tout est beau!!!!!????? Autrement dit c'est comme la femme qui subit de la violence mais qui n'est pas défigurée... Il faut attendre qu'elle le soit pour agir. Elle va placer 2 enfants entre ses mes et attendre qu'il arrive quelque chose!!! INCROYABLE!!!
Est-ce qu'elle est compétente??? Qu'est-ce que je peux faire pour éviter cela? Elle ne connaît pas grand chose si elle pense que de demeurer 1 an à une place et 1 an à l'autre est très bénéfique pour 2 enfants! Qu'est-ce qu'elle fait de la stabilité? Et en plus, si au moins c'était un homme fiable et compétent et bon père... MÊME PAS!!!
ADEZ-MOI QUELQU'UN À VOIR LA LUMIÈRE!! IL S'AGIT DU FUTUR DE 2 JEUNES ENFANTS, LES MIENS!!! JE VEUX CE QU'IL Y A DE MIEUX POUR EUX ET SURTOUT QU'ILS NE CONNAISSENT JAMAIS DE VIOLENCE ET DE PEURS COMME LEUR MÈRE A PU SUBIR!
Je me sens tellement impuissante face aux événements! Est-ce que c'est moi qui a tord et elle a raison. Elle dit que Monsieur agissait comme ça à cause de notre dynamique de couple!! Mais là, cette dynamique n'existe plus, donc "y'a pu d'problèmes"??? a-t-elle raison?? Est-ce que je peux faire appel à quelqu'un d'autre???
Est-ce que je peux avoir quelques références au sujet de la garde "alternée" et ses soi-disant bienfaits! Je suis prête à vous donner mes coordonnées, si ça peut aider ma cause! Je me fou de l'anonymat!!!
Bonjour Féline,
Votre histoire est hallucinante et je compatis avec votre situation de femme et de mère victime de violence, de manipulation, de harcèlement.
La situation que vous dénoncez met en lumière la différence qui existe entre une évaluation (ou expertise) psychosociale et une évaluation (ou expertise) psycholégale.
Vous et votre famille, vous êtes passés par une expertise psychosociale; cependant, l'expertise psycholégale peut mettre à jour (grâce à l'administration de tests objectifs et projectifs) des tendances à la manipulation, à la violence, à la mauvaise foi, grâce à l'administration d'une batterie de tests. Cette dernière s'effectue par un psychologue clinicien spécialisé en psycholégal et a pour but de révéler une dynamique sous-jacente, souvent invisible à l' il nu.
Les T.S. en évaluation psychosociale font un excellent travail grâce à leur entraînement aux techniques d'entrevue, à l'observation directe, à leur maîtrise de toutes les problématiques liées à la famille. Cependant, selon vos dires, des aspects fondamentaux auraient échappé aux yeux de votre évaluatrice. Si les conclusions de son rapport ne vous conviennent pas, et il m'apparaît évident que c'est le cas ici, vous pouvez les contester par la bouche de votre avocat et demander qu'un autre expert soit assigné afin d'effectuer une expertise psycholégale, cette-fois. En d'autres mots, vous demandez une contre-expertise privée.
Le nouvel expert aura à rencontrer toutes les parties, effectuera les entrevues cliniques, administrera les tests requis, il les corrigera et les interprétera, et il présentera un nouveau rapport aux avocats. Il sera déposé "de consentement" si toutes les parties s'entendent sur les conclusions dudit rapport ou il sera contesté en cour si l'une des parties n'est pas satisfaite. L'expert à toujours pour mandat implicite de travailler non pour la partie qui le recrute mais pour le meilleur intérêt de l'enfant ou des enfants.
La T.S. dont vous parlez concluait que Monsieur agissait comme il l'a fait à cause de votre ancienne dynamique de couple; la dynamique n'existerait plus ? . Oh que si ! Le couple cesse, la dynamique demeure. Parfois elle s'intensifie, se rigidifie, se transforme. Mais elle ne disparaît pas avec la dissolution du mariage. Loin de là ! Elle subsiste parfois pendant de nombreuses années.
LA T.S. veut favoriser les contacts entre les enfants et les deux parents, dites- vous. Elle a raison. C'est la loi. La difficulté consiste cependant à appliquer cette règle selon les modalités les plus adéquates possibles.
Il est possible (mais je vous présente cette idée comme une éventualité générale et non comme une hypothèse qui s'appliquerait à vous) que Monsieur ait été odieux envers vous pendant plusieurs années, mais qu'il se montre sous un meilleur jour envers ses enfants.
Quant à placer les enfants un an chez l'un des parents et puis un an chez l'autre (exemple de garde alternée), c'est une idée valable qui a déjà été recommandée et appliquée dans certains cas avec succès. Cependant, ça ne marche pas toujours : il faut tenir compte du nombre d'enfants, de leur âge, de leur degré d'adaptabilité, de la collaboration des parents. Je reconnais que le fait de passer un an ici et un an là peut être déstabilisant pour les enfants, mais l'aliénation des enfants à l'un des parents est bien pire pour leur développement, selon les recherches récentes. Le divorce produit toujours des inconvénients; il faut donc choisir la moins mauvaise des solutions.
Rappelez-vous que votre avocat peut toujours revenir en cour et demander une révision si vous craignez que la sécurité ou le développement de vos enfants soient compromis lorsqu'ils sont avec votre ex-mari. Lors de cette révision, vous aurez le droit de vous exprimer en détails auprès du juge.
Bonne chance, Féline !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue