Réponse à: DÉSIRÉ (pardon possible après infidélité)
Surnom: DÉSIRÉ
Pays: Canada
Âge: 19
Sexe: féminin
Bonjour,
Je suis avec mon copain depuis près de deux ans. Il pourrait être l'homme de ma vie selon mes critères établis au départ mais voilà que tout a bien changé, les circonstances et sans doute une prédisposition psychologique ont fait en sorte que je lui ai été infidèle (sans pénétration, comme si ça pouvait changer quelque chose...) l'été dernier. Je n'arrivait pas à m'expliquer pourquoi puisque je l'aimais (au sens où j'étais totalement bien avec lui) et rien n'avait perturbé notre couple. J'étais simplement loin et quelqu'un me plaisait physiquement (il ne parlait pas ma langue, nous avions donc beaucoup de difficulté à communiquer:source de frustration d'ailleurs mais combien séduisante). J'étais très consciente de mon geste mais altérais à la fois ma conscience par toutes sortes de duperies: c'est pas grave, c'est une expérience comme une autre, vaut mieux en profiter, etc. sans penser, pour le moins naïvement, aux conséquences: j'aurai bien le temps d'y faire ! face plus tard... Dès mon retour, il a senti, je lui ai dis (en me gardant toutefois un petit jardin secret, il y a des choses qu'il vaut mieux garder pour soi, c'est pas nécessaire) et la soufrance, alors insoupçonnée, s'est incrustée et m'a tourmentée. Depuis, de multiples discussions franches et sincère ont tentées d'éclaicir le "bobo". La cicatrisation semble se faire, lente mais honnête. Je ne sais cependant toujours pas si une vie de couple saine peut renaître car dans mon éducation, on m'a dit "on ne trompe pas quand on aime ou sans raison "négative"". J'ai bien envie de répondre que c'est faux (car j'aime (au sens de "cet être") toujours et n'en ressens / analyse aucune) mais la société et tous les conceptes psycologiques que je connaîs me disent le contraire. Parfois je me dis que j'ai été faible alors qu'au départ ça me semblait une corde de plus à mon arc, non pas au sens de la performance (plaire à un autre gars ou un gars de plus,etc.) mais au sens quasi noble (! et moins noble) de l'amour, de l'instinct, des désirs qui permettent de se voir sous un jour nouveau, et de s'accepter tel qu'on est seulement, comme je l'ai dit, mon éducation et les conceptes sociaux m'ont bien vite rattrappée.
Pourrons-nous (moi et mon copain) retrouver cette confiance en l'autre totale et vivre encore de ces moments qui ne sont pas "tachés" par ce parcours? Je lui ai fait mal mais ne reste pas pour me faire pardonner et lui guère plus pour me faire "payer". Est-ce encore possible? Quel sont les conceptes actuels de la fidélité?
Merci d'avance
Bonjour Désiré,
Après votre "infidélité", comme vous dites, vous vous demandez si une vie de couple saine peut renaître, si la confiance peut revenir.
Il n'est pas facile de répondre à cette question; en effet, le concept de fidélité, comme le concept de confiance, sont élastiques.
La description du problème dont vous faites mention dans votre lettre démontre bien que vous avez amorcé une belle réflexion avec vous-même et avec votre conjoint ("de multiples discussions franches et sincères ont tenté d'éclaircir le bobo").
Réparer la blessure est une entreprise qui demande du temps et des efforts. La stratégie qui s'avère souvent efficace tout en étant quelque peu confrontante, c'est l'ouverture, la transparence totale de part et d'autre. Exprimez votre douleur, exprimez vos émotions, exprimez vos colères.
Moi qui vous lis, je sais que vous n'avez pas fait ça "contre" votre conjoint, mais plutôt "pour" vous. S'il peut comprendre cela, la blessure sera déjà considérablement moins lourde à porter.
Je vous invite à éviter les termes "pardonner", "faiblesse", "oublier", "payer" qui ont une connotation péjorative ou morale. Je vous invite aussi à éviter les trop longues discussions, interminables, où les mots risquent de servir d'écran pour cacher les ressentis.
Organisez plutôt des "séances de guérison" avec votre conjoint, séances au cours desquelles vous allez vous re-créer une relation nouvelle. Celle-ci ne sera pas sans faille, mais elle sera mieux ajustée à vos besoins.
Bonne démarche à vous deux, Désiré !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue