Réponse à: CHRIS (violée par son frère ainé)
Surnom: CHRIS
Pays: France
Âge: 49
Sexe: féminin
Une amie m'a confie recemment qu'elle avait ete violee par son frere aine a l'age de 17 ans. Meux encore, que celui-ci maintenant marie depuis 2 ans, continue a lui rendre des visites depuis...
Questions: Quelles peuvent etre les consequences psychologiques sur elle actuellement ? Je n'arrive pas bien a cernet comment je puis lui amener du support en tant qu'ami, autrement dit, à part lui conseiller de visiter un psy, ce que j'ai deja fait evidemment, comment puis-je aider cette amie en detresse, que lui conseiller comme action ?
J ai pense que si elle avait aujourd'hui un compagnon de vie, celui-ci s'intercalerait entre elle et son frere qui comprendrait alors qu'elle n'est pas la pour lui et qu'elle a sa propre vie...est-ce une maniere de voir les choses ? Faut-il qu'elle en parle a son compagnon de vie ?
Merci de vos reponses Chris
Bonjour Chris,
Les conséquences psychologiques d'un inceste sont, le plus souvent perturbantes et souffrantes pour la victime (pour l'auteur de l'agression aussi, mais d'une autre manière). La victime se sent coupable, se sent objet de plaisir et vit des sentiments contradictoires de colère et d'amour envers l'auteur de l'agression. La vie fantasmatique, relationnelle, amoureuse, devient souvent empreinte de non-dits qui entraînent bon nombre d'ambiguïtés dans la vie sociale et de couple.
Les «visites» encore actuelles du frère, démontrent bien l'ambiguïté de votre amie, sa difficulté à dire non.
Suivre une psychothérapie est une bonne idée et vous avez bien fait de la diriger dans cette voie.
Que lui conseiller comme action ? Aucune. Cette personne aura à se réconcilier avec elle-même et cette démarche implique un changement d'attitude, un changement d'être. Il n'y a donc aucune action à entreprendre (à moins d'un éventuel recours en justice mais je ne peux élaborer ce point, n'étant pas au courant des lois françaises).
Comment pouvez-vous amener du support à cette amie ? Par votre qualité d'écoute principalement, votre présence bienveillante. Ecouter attentivement sans juger ni dire quoi faire est une chose difficile ! Ce sera votre défi, en tant qu'ami.
Vous demandez s'il faut qu'elle en parle à son compagnon de vie . et vous commencez une autre phase en disant : «Si elle avait aujourd'hui un compagnon de vie .», de sorte qu'on ne sait pas si elle en a un ou pas. Quoi qu'il en soit, un compagnon de vie «s'intercalerait» sûrement entre elle et son frère, ne fût-ce que pour la protéger . et pas tellement pour faire comprendre des choses au frère (que celui-ci comprenne ou non est secondaire). Ce qui est essentiel, c'est que votre amie, qu'elle ait un compagnon ou pas, apprenne à opposer enfin un «Non !» définitif à cette situation. Ce non représenterait alors un pas décisif vers l'affirmation de soi.
Bonne chance à votre amie, Chris !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue