Lors d'une conférence de presse jeudi, la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) et sa branche médecine-chirurgie-obstétrique (FHP-MCO) ont demandé au gouvernement la mise sous tutelle des hôpitaux publics en déficit et proposé d'en assurer la gestion financière, comme cela se fait ailleurs, en Suède ou en Grande-Bretagne par exemple.
Leurs présidents, Jean-Loup Durousset et Lamine Gharbi, ont ausii demandé au ministère de la Santé de publier la liste des hôpitaux publics en déficit au cours des cinq dernières années et le montant des subventions publiques allouées pour combler leurs déficits".
En 2010, 434 hôpitaux publics (41%) étaient en déficit. Depuis 2007, leur déficit s’élève à environ 3 milliards d’euros et en 7 ans l’encours de leur dette a plus que doublé, passant de 10,1 milliards à 24 milliards d’euros en 2010.
La Cour des Comptes et les chambres régionales ont déjà pointé des exemples de gaspillage et de dysfonctionnements, mais "apparemment, cela n’émeut personne et tout continue comme avant", ont-ils souligné.
La FHP regroupe plus de 1.000 cliniques et hôpitaux privés qui sont, souligne Jean-Loup Durousset, soumises à des règles différentes des hôpitaux publics: "Nous, nous sommes mortels, alors que dans le public il y a toujours l’Etat pour combler le déficit
". Et, "pour une même prestation hospitalière, les cliniques continuent d’être remboursées 22% de moins en moyenne par la Sécurité Sociale que les hôpitaux publics
". Une clinique privée fermerait tous les quinze jours.
La Fédération hospitalière de France (FHF) a dénoncé, par communiqué, une présentation caricaturale. Les hôpitaux publics, a-t-elle rappelé, accueillent tous les patients, y compris les plus pauvres, et soignent toutes les pathologies, y compris les moins rémunératrices. Elle précise aussi que l’écart public-privé n’est que de 17%.
Illustration : Entrée de l'Hôtel-Dieu de Paris, en 2007
Psychomédia avec sources: Challenges, Le Figaro. Tous droits réservés.