Pour certaines personnes, l'insomnie pourrait être causée ou amplifiée par une peur de la noirceur, selon une étude canadienne présentée au congrès SLEEP 2012 de l'Associated Professional Sleep Societies.
Taryn Moss et Colleen Carney de l'Université Ryerson (Toronto) ont mené cette étude avec 93 étudiants. La moitié de ceux qui souffraient d'insomnie admettaient avoir peur de la noirceur.
Une expérience menée dans une pièce éclairée et à la noirceur montrait qu'ils sursautaient plus facilement dans le noir (tel que mesuré par les réactions oculaires) que ceux n'ayant pas de problèmes de sommeil.
Ces derniers s'habituaient aux bruits alors que les insomniaques devenaient de plus en plus anxieux et sursautaient de plus en plus à chaque bruit. Il n'y avait pas de différence entre les deux groupes à la clarté.
Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer la proportion d'insomnies attribuables à la peur du noir, souligne Taryn Moss, "mais nous croyons avoir identifié un besoin auquel les traitements actuels ne répondent pas
".
Comme plusieurs études de psychologie réalisées auprès de jeunes étudiants, qui constituent une population facilement accessible pour les chercheurs, les résultats de cette étude ne peuvent être généralisés directement à la population générale, plus âgée.
Les méthodes de psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour le traitement de l'insomnie devraient être adaptées pour tenir compte de ce facteur, souligne la chercheuse. La peur du noir, comme d'autres phobies, indique-t-elle, peut être traitée par différentes techniques dont la désensibilisation systématique (ou exposition graduelle) que certains peuvent même réussir à appliquer sans aide professionnelle, mentionne-t-elle.
Certaines méthodes utilisées en TCC pour le traitement de l'insomnie pourraient être contreproductives pour les personnes qui ont une phobie de l'obscurité. Par exemple, une méthode généralement efficace consiste à quitter le lit et à se rendre dans une pièce éclairée pour s'occuper à une activité relaxante jusqu'à ce que la somnolence revienne. Cette méthode pourrait constituer un évitement qui maintient la phobie, estime-t-elle (une hypothèse qui demeure à vérifier).
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