Grâce à de nouvelles méthodes de recherche innovatrices, les psychologues gagnent de nouveaux aperçus sur l'excitation sexuelle. Selon des recherches récentes utilisant ces méthodes, les hommes et les femmes vivent l'excitation sexuelle très différemment non seulement physiologiquement mais psychologiquement.
Un domaine actif de recherche concerne les facteurs cognitifs qui influencent l'excitation sexuelle. Dans des recherches initiales, au milieu des années 1980, le psychologue David Barlow et ses collègues ont étudié la relation entre l'anxiété et l'excitation sexuelle.
Depuis ces recherches initiales, Barlow et ses collaborateurs ont essayé d'identifier les facteurs qui distinguent les hommes avec ou sans problèmes sexuels. Une différence clé, dit-il, est que les hommes avec des problèmes d'excitation sexuelle tendent à être moins conscients de leur niveau d'excitation.
Une autre différence a rapport à comment ils réagissent aux situations où ils ne peuvent devenir excités. Les hommes qui sont capables de devenir excités assez facilement ne semblent pas perturbés par les occasions où ils ne peuvent le devenir. Ils ont tendance à les attribuer à des facteurs extérieurs bénins (quelque chose qu'ils ont mangé ou la fatigue) et non à des caractéristiques personnelles. Au contraire, les hommes qui ont des difficultés ont tendance à faire l'opposé, en considérant chaque occasion de difficulté comme un signe de problème interne à long terme, physiologique ou psychologique.
Des chercheurs de l'Institut Kingsey, Janssen et Bancroft, ont développé un modèle théorique et un ensemble d'outils de mesure qui définit l'excitation sexuelle comme le résultat de tendances excitatrices et inhibitrices. Les premières recherches selon ce modèle suggèrent qu'il y a deux facteurs d'inhibition, un qui représente l'inhibition due à la menace d'un échec de performance et un autre l'inhibition due aux conséquences d'une telle performance comme une grossesse non désirée ou une maladie transmise sexuellement.
Les gens qui sont plus disposés à l'inhibition seraient plus susceptibles de développer des problèmes sexuels tandis que ceux qui ont un bas niveau d'inhibition selon plus susceptibles de s'engager dans des comportements sexuels sà risque.
Jusqu'à récemment, les recherches sur l'excitation sexuelle impliquant des femmes ont été beaucoup plus rares que celles impliquant des hommes. Ceci commence à changer. Un des résultats les plus intéressants se dégageant des recherches impliquant des femmes est qu'il y a des différences significatives entre les hommes et les femmes dans la relation entre l'excitation physiologique et subjective.
La recherche avec des hommes a montré qu'il y a une très grande corrélation entre la réponse érectile et le niveau d'excitation subjectif. Mais avec les femmes il y a une très basse corrélation (à peine significative).
Cette différence peut avoir d'importantes implications pour le traitement des dysfonctions sexuelles chez les femmes. Les chercheurs n'ont pas encore réussi à d'identifier la source de cette différence mais certains progrès ont été faits.
Plusieurs hypothèses qui semblaient plausibles ont été éliminées dans les dernières années. Une de celles-ci était que les femmes seraient moins portées que les hommes à parler honnêtement de leur sexualité. Mais les recherches ne montrent pas d'évidence de réticences de la part des volontaires. Une autre possibilité était que les films érotiques pouvaient évoquer des émotions négatives chez les femmes qui masqueraient l'excitation sexuelle. Des recherches ont également invalidé cette hypothèse.
Certains chercheurs croient plutôt que la différence entre hommes et femmes est probablement reliée au fait que l'excitation génitale masculine est simplement plus facile à remarquer que l'excitation féminine. Les hommes semblent également plus attentifs que les femmes à une variété de signaux physiologiques, non seulement les signaux sexuels.
Une question qui reste ouverte est si ces différences dans la relation entre l'exitation physiologique et subjective sont permanentes ou si elles peuvent être modifiées par un entrainement. Des recherches ont cours présentement pour répondre à cette question.
Monitor on Psychology, Avril 2003, Vol. 34, No. 4.
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