Vendredi 28 octobre, à Châtellerault, la Dre Corinne Joyeux, médecin généraliste de la maison médicale Clément-Krebs, a été frappée au visage par un homme dans la salle d’attente du cabinet. Dans sa chute, sa tête a percuté un coin de bureau et elle a perdu connaissance.
L'homme et sa compagne se seraient présentés au cabinet avec plus d'une heure de retard pour un examen de leur bébé de cinq mois. Invité à patienter dans la salle d'attente, le couple n'aurait pas apprécié. Dans l'altercation, sous le regard de patients, l'homme aurait porté un coup au visage de la médecin.
À l'hôpital de Châtellerault, l'état de santé de la médecin a été jugé critique dans un premier temps avant de s'améliorer. « Ses jours ne seraient pas en danger, mais son état serait jugé sérieux. Un hématome cérébral important aurait été constaté
», rapporte La Nouvelle République.
Les cinq autres médecins généralistes du cabinet ont décidé de fermer les portes jusqu’à mercredi pour « sensibiliser le public et exprimer leur soutien à leur collègue
».
Cette agression est survenue quelques jours après une autre, très violente, aux urgences de l'hôpital Dron de Tourcoing dans la nuit du 15 au 16 octobre. Le Parisien décrit :
«
Vers minuit, ce samedi, trois voitures déboulent dans le sas réservé aux ambulances de l'établissement, pour déposer un homme âgé qui souffre de “troubles de la conscience”. Le groupe qui accompagne le malade se montre immédiatement agressif, selon les témoins. Les insultes et les menaces fusent.Alors que le patient est examiné, une dizaine de ses proches entrent de force dans la salle où il se situe. Un urgentiste est saisi à la gorge et amené dans le box de soins où cinq à six personnes le passent à tabac. Une de ses collègues est attrapée par les cheveux “tellement violemment qu’une touffe a été arrachée” (...). L'urgentiste se relève avec des bleus et une lèvre ouverte.
Trois frères et sœurs ont été arrêtés et placés en garde à vue. Agés de 36, 33 et 18 ans, il s'agit des enfants du malade qui a été hospitalisé. Ils seront jugés le 7 novembre. En attendant, ils ont été placés sous contrôle judiciaire. Malgré le choc, le personnel a repris le travail. »
Le problème est tel, rapporte 20minutes.fr, qu'à Tourcoing, seulement 15 postes d'urgentistes sur 22 sont pourvus. « C’est un problème de recrutement. Il est difficile de trouver des candidats volontaires et le comportement de certains patients et de leurs proches ne facilite évidemment pas la tâche », souligne Hacène Moussouni, chef du service des urgences de l’hôpital Dron. « Il n’y a pas une garde de nuit où il ne se passe pas quelque chose », a-t-il indiqué à la Voix du Nord.
Les agressions envers les médecins sont en hausse, selon les résultats de l’Observatoire de la sécurité des médecins présentés ce mois-ci. 924 incidents ont été déclarés en 2015, ce qui est nettement supérieur à la moyenne de 724 par année depuis la création de l’Observatoire en 2003.
« Les départements les plus touchés sont des départements urbains et populaires, à savoir le Nord (64 déclarations) et les Bouches-du-Rhône (63 incidents), devant l’Isère et la Seine-Maritime (35 incidents). L’on constate également une diminution importante des déclarations en Ile-de-France (27 déclarations en Seine-Saint-Denis, 13 dans le Val-d’Oise et 8 à Paris, contre 35, 29 et 27 respectivement en 2014).
»
« En termes de genre, le profil des médecins victimes correspond à celui de la profession : 45 % des déclarants sont des femmes, et 54 % des hommes (1 % de non renseignés), quand 45 % des médecins sont des femmes et 55 % des hommes.
»
« C’est dans le cadre d’un exercice de médecine de ville qu’ont le plus souvent lieu les incidents (71 %, contre 83 % en 2014), alors que les incidents ayant lieu dans le cadre d’une activité en établissement de soins sont en hausse (de 11 % à 22 %).
»
Psychomédia avec sources : La Nouvelle République, Conseil national de l'Ordre des médecins.
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