Le 3 octobre, à l’occasion de l'Octobre Rose, la ministre française de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé une « rénovation profonde
» du programme de dépistage organisé du cancer du sein.
Cette rénovation fait suite aux recommandations de l’Institut national du cancer (INCa), « sur la base du rapport du comité d’orientation de la concertation citoyenne et scientifique lancée il y a un an sur le sujet
», lequel a été commandé par la ministre dans un contexte de fortes critiques envers ce programme.
La rénovation vise à développer « un parcours plus personnalisé, fondé sur une meilleure information des femmes, mieux coordonné et impliquant davantage le médecin traitant
».
L'élaboration d'un plan d'action, qui sera présenté par la ministre d'ici la fin de l'année, est confiée à l’INCa et à la Direction générale de la santé (DGS).
Dans le dépistage actuel, les femmes âgées de 50 à 74 ans (et avant 50 ans si elles ont des facteurs de risque) sont invitées par courrier à subir une mammographie tous les deux ans. Sur près de 5 millions de femmes de cette tranche d'âge, la moitié (51,5 %) y participe.
En annexe du rapport du comité d'orientation, est présentée l'infographie suivante réalisée par la Fédération suisse des programmes de dépistage du cancer. Elle révèle que pour 1000 femmes qui ont participé à 5 vagues de dépistage pendant 10 ans, une vie est sauvée.
Un grave problème est que pour sauver cette vie, plusieurs femmes auront été stressées pour rien suite à des images ou lésions suspectes pour lesquelles elles auront dû passer des examens supplémentaires et plusieurs auront reçu un diagnostic de cancer erroné (faux positif représentant un surdiagnostic) et auront reçu de lourds traitements inutilement. Un autre grave problème est que cette information est insuffisamment communiquée aux femmes afin qu'elles puissent prendre une décision éclairée.
Ces chiffres concernent le dépistage organisé et non pas le recours à la mammographie suite à la découverte d’une « boule » dans un sein à l’occasion d’une douleur ou d’une sensation anormale.
Marisol Touraine, souligne le Dr Dominique Dupagne sur le blog Atoute, « a publié un communiqué de presse qui commence par un encouragement à intensifier le dépistage et la réaffirmation de son intérêt. A-t-elle lu le rapport qu’elle a commandé ?
», se demande-t-il.
Psychomédia avec sources : Ministère de la Santé, Le Figaro, A toute.
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