Une dame de 70 ans, Hélène Leblanc, atteinte de sclérose en plaques, s’est laissée mourir de faim et de soif car elle était inadmissible à l'aide médicale à mourir, ne rencontrant pas le critère de la loi fédérale canadienne d'une mort naturelle devant survenir dans un délai raisonnablement prévisible.
Son histoire a été rapportée, le 31 août, par son médecin, le Dr Pierre Viens, dans une lettre ouverte à La Presse. Elle est morte 14 jours après avoir volontairement cessé de boire et de manger.
De l’avis de plusieurs juristes, la loi fédérale est inconstitutionnelle, car trop restrictive. Elle est actuellement contestée devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique.
Le Collège des médecins prépare un guide pour aider les médecins à accompagner les personnes qui choisiront de mettre fin à leurs jours par le jeûne. C'est un choix que pourraient faire de plus en plus de patients, est-il estimé, principalement ceux atteints d'une maladie dégénérative dont l'espérance de vie est difficile à définir.
« Les gens auront de plus en plus l'attente d'être éligibles à l'aide médicale à mourir. Mais il y aura toujours des gens qui n'y auront pas accès. On s'attend à ce qu'un nombre croissant de patients se tournent vers d'autres choix », explique le secrétaire du Collège des médecins, le Dr Yves Robert.
Pour le Dr Pierre Viens, l'obligation d'être en « fin de vie » pour obtenir l'aide médicale à mourir doit être revue. « La loi doit être réécrite. Parce qu'actuellement, seules les personnes atteintes de cancer et dont la mort est prévisible peuvent obtenir l'aide médicale à mourir. Presque toutes les personnes souffrant de maladie dégénérative ne sont pas éligibles. C'est discriminatoire pour toute une catégorie de patients qui ne sont pas considérés en "fin de vie biologique" », plaide le Dr Viens.
Psychomédia avec sources : Le Devoir (La Presse canadienne), La Presse.
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