45 % des patients admis aux services de médecine et de chirurgie des hôpitaux au Canada souffrent de malnutrition, selon une étude présentée à l'occasion de la Semaine canadienne de sensibilisation à la malnutrition (28 septembre au 2 octobre). La malnutrition est un manque d'apport adéquat en vitamines, minéraux et autres nutriments nécessaires pour maintenir en santé les tissus et les capacités fonctionnelles.
« La malnutrition augmente la morbidité ainsi que les taux de réadmission et de mortalité. En moyenne, chaque patient souffrant de malnutrition demeure hospitalisé entre 2 et 3 jours de plus (...)
», indique Heather Keller, présidente du Comité consultatif du Groupe de travail canadien sur la malnutrition (GTCM).
Les chercheurs du GTCM ont recueilli des données auprès de plus de 1000 patients dans 18 hôpitaux de huit provinces.
Un tiers des patients mangent moins de la moitié des aliments qui leur sont offerts. De nombreux patients ressentent de la douleur notamment, ne se sentent pas bien et ne peuvent pas manger. Ils ne s'alimentent pas suffisamment aussi parce qu'ils ont de la difficulté à ouvrir les emballages ou à déballer les aliments ; leurs repas sont interrompus ; ils ont de la difficulté à atteindre le plateau et les aliments ne leur semblent pas appétissants.
Quant aux jeûnes imposés pour les opérations, elle constate que ceux-ci sont souvent beaucoup trop longs. Elle recommande par ailleurs de pallier ces périodes de privation en alimentant les patients par intraveineuse.
Parmi ses recommandations, le GTCM propose de mettre en place un dépistage nutritionnel systématique auprès de tous les patients dès leur admission à l'hôpital afin d'identifier ceux qui présentent un risque et de fournir des soins nutritionnels complets en temps opportun.
« Ensuite, une évaluation nutritionnelle serait faite chez les patients à risque nutritionnel et un plan de traitement nutritionnel serait déterminé par une diététiste/nutritionniste
», explique la Dre Johane P. Allard, coauteure de l'étude.
Le rapport insiste sur la nécessité de prendre conscience de l'importance de l'alimentation pour le rétablissement. Il conseille de favoriser leur participation et celle de leur famille à la mise en œuvre de solutions, et d'offrir de la formation aux professionnels de la santé en matière de nutrition.
L'Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ) participe aux travaux et appuie les recommandations du GTCM pour instaurer le dépistage systématique de tous les patients dès leur admission.
Psychomédia avec source : Groupe de travail canadien sur la malnutrition.
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