L'organisme Environmental Defence réclame la divulgation obligatoire des ingrédients dans les produits de nettoyage au Canada, ainsi que la publication du règlement fédéral promis de longue date sur les limites de concentration en composés organiques volatils (COV) dans les produits de consommation.
Selon une étude de l'organisme, intitulée « La sale vérité : les produits de nettoyage nuisent à la santé des Canadiens », ces produits courants peuvent engendrer une pollution de l'air intérieur susceptible de causer des maladies respiratoires comme l'asthme et d'affecter le développement des enfants à naître.
14 volontaires des régions de Toronto, Montréal et Cobalt (Ontario) ont nettoyé leur cuisine pendant 30 minutes en se servant de nettoyants courants, de produits écocertifiés ou de produits verts dont la composition n'est pas vérifiable. L'air de leur résidence a été testé le jour avant l'expérience et une deuxième fois pendant l'activité de nettoyage.
Dans les 9 maisons où ont été utilisés des nettoyants classiques, le taux de COV a grimpé en moyenne de 120 %. Dans les 3 maisons où ont été utilisés des produits écocertifiés, l'augmentation moyenne était de 35 % et enfin, dans 2 deux maisons où ont été utilisés des produits présentés comme étant écologiques mais dont les ingrédients n'étaient pas vérifiables, l'augmentation moyenne était de 100 %.
Après le nettoyage, 12 maisons sur 14 affichaient un taux de COV supérieur à la norme recommandée en Allemagne (il n'existe pas de norme canadienne). Dans 8 maisons, la qualité de l'air est passée de convenable à médiocre pendant le nettoyage.
Les COV regroupent un vaste éventail de substances chimiques à base de carbone qui s'évaporent à la température ambiante. Des taux élevés de COV ont été associés à des effets à long terme sur la santé, en particulier chez les enfants.
« Il n’y a pas que les taux de COV qui sont source d’inquiétude. En effet, les COV contenus dans les produits de consommation peuvent réagir avec des substances présentes dans l’atmosphère et créer ainsi d’autres produits nocifs susceptibles de faire diminuer la qualité de l’air intérieur. Prenons l’exemple du terpène, un parfum courant contenu dans de nombreux produits verts, qui peut réagir avec l’ozone. La réaction peut mener à une augmentation du formaldéhyde, un cancérogène connu. »
Environmental Defence réclame la divulgation obligatoire sur l'étiquette de tous les ingrédients, y compris les parfums. Et s'il y a présence de substances cancérogènes ou génotoxiques, un message d'avertissement devrait également figurer sur le produit.
L'Organisme réclame également que le fédéral publie le règlement promis sur les limites de concentration en COV dans les produits de consommation. Le fédéral a reporté sans donner d'explication l'adoption de ce règlement.
Environmental Defence est, indique-t-il, l'organisme qui a réussi à obtenir l'interdiction du bisphénol A (BPA) dans les biberons et des phtalates dans les jouets.
Psychomédia avec source : Environmental Defence.
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