Certains médicaments ont une toxicité directe sur l'oreille interne ou au niveau des nerfs auditifs, rappelle la revue Prescrire dans son numéro de juin.
Les surdités induites par les médicaments "sont parfois irréversibles et leurs mécanismes sont mal connus. Elles sont uni- ou bilatérales et peuvent survenir progressivement ou brutalement. Parfois le lien avec la prise de médicament prend plusieurs mois, voire années, à être évoqué.
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L'ototoxicité (toxicité pour l'oreille) dépend souvent de la dose et de la durée de prise du médicament. Elle peut parfois se poursuivre même après arrêt du médicament.
Une perforation du tympan augmente le risque de surdité irréversible, en cas d'utilisation de gouttes auriculaires contenant des substances ototoxiques.
Plusieurs médicaments exposent au risque de perte d'audition :
des anti-infectieux tels que des antibiotiques (en particulier, les aminosides, la vancomycine, les macrolides, les cyclines), des antifongiques, des antipaludiques, des antiviraux, etc.;
des anticancéreux exposent à des lésions des nerfs auditifs (en particulier, le cisplatine, les vinca-alcaloïdes, le thalidomide);
divers autres médicaments :
- médicaments cardiovasculaires;
médicaments des troubles de l'érection;
anti-inflammatoires (antidouleurs) non stéroïdiens (AINS);
- antalgiques;
- médicaments utilisés en rhumatologie;
- médicaments fixant le fer;
- immunodépresseurs;
- médicaments utilisés en endocrinologie;
- neuropsychotropes;
- etc.
Différents facteurs augmentent les risques de surdité liés à un médicament :
- le jeune âge ou le grand âge,
- une déshydratation,
- un problème de fonctionnement du rein,
- l'association avec un autre médicament ototoxique.
Les patients doivent être informés afin de pouvoir être attentifs à l'apparition de tout signe évocateur, tel que perte d'audition, vertiges ou acouphènes.
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Psychomédia avec source: Prescrire.
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