Des chercheurs de l’Université Columbia (New York) ont développé un test sanguin portatif pour le diagnostic rapide de plusieurs maladies. Leurs travaux sont présentés dans la revue Nature Medicine.

Le «laboratoire sur puce électronique», baptisé «MChip», a été testé avec des centaines de femmes au Rwanda et a obtenu des résultats « qui rivalisent avec les tests effectués en laboratoire » pour le dépistage du HIV et de la syphilis.

MChip est plus fiable que les tests rapides actuels, et contrairement à ces derniers, ne nécessite pas d’interprétation (selon un code de couleurs). Il affiche, en l'espace d'une vingtaine de minutes, « oui » ou « non » selon le résultat.

Samuel Sia et ses collègues ont mis à profit des avancées dans le domaine de la microfluidique. Lorsque des fluides circulent dans des microcanaux, ils présentent de nouvelles propriétés et de nouveaux comportements. Le MChip se compose d’une puce de la taille d’une carte banquaire et d’une base d'analyse un peu plus volumineuse.

Ce système pourrait s’avérer être une solution pratique et peu coûteuse pour le diagnostic d'une dizaine de maladies infectieuses (sida, syphilis, l'hépatite B et C, herpès, gonorrhée chlamydia…) dans les pays pauvres.

Sia a présenté le test à la compétition “Saving Lives at Birth” s'étant déroulée la semaine dernière à Washington. Parrainé par l'United States Agency for International Development (USAID) (USAID), la Fondation Gates et d'autres, elle attribuera un total de 14 millions de dollars à des projets. La technologie de Sia figure parmi 18 nominés. Le manque de financement, souligne le chercheur, pourrait empêcher que cette technologie puisse être utilisée sur le terrain.

  • D'autres laboratoires travaillent sur la miniaturisation et l'automatisation de tests biologiques. En 2008, par exemple, des chercheurs américains de l'Université d'Utah présentaient un prototype de laboratoire sur puce qui pourrait permettre de réaliser, en quelques minutes, un bilan de santé (cholestérol, hormones, agents infectieux, marqueurs de maladies) à partir d'un échantillon de sang ou d'urine déposé sur une biopuce magnétique.

Illustration : Version précédente du "lab on chip". Washington Post.

Washington Post, Sciences et Avenir
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