Dans un rapport intitulé "Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses validées", rendu public le 7 juin, la Haute autorité de santé (HAS) fait le point sur les divers freins au développement de ce type de prescription et identifie des solutions qui peuvent être apportées.
Les thérapeutiques non médicamenteuses dont il est question sont variées:
- Modifications des comportements alimentaires, activités physiques, hygiène de vie
- Psychothérapies
- Thérapies physiques, techniques de rééducation, kinésithérapie, ergothérapie...
Ces thérapies devraient parfois être la base du traitement, souligne la HAS, par exemples, dans la prise en charge des risques cardio-vasculaires, de l'obésité, de l'insomnie ...,
Parmi les obstacles relevés:
- le traitement médicamenteux demande moins d’investissement personnel et financier que ces thérapeutiques qui nécessitent une participation active du patient;
- des professionnels de santé mal informés et peu incités (l'information des médecins notamment est pour une bonne part fournie par l'industrie pharmaceutique, mentionne Clémence Thébaut, chef de projet à la HAS, au quotidien Le Monde; temps requis mal rémunéré);
- un niveau de preuve d’efficacité de ces thérapeutiques souvent faible qui s’explique par des difficultés méthodologiques et la structure du financement de la recherche clinique;
- des frais qui restent à charge pour les patients et le manque de professionnels spécialisés dans certains territoires (ex. diététiciens, éducateurs spécialisés dans la réadaptation physique des personnes âgées…).
Pour favoriser le développement de la prescription de ces thérapeutiques, la HAS propose notamment:
- la mise en place d'annuaires pluridisciplinaires et des rencontres au niveau local pour développer les connaissances entre les spécialités;
- poursuivre les expérimentations pour identifier des modalités de paiement permettant d’inciter les médecins à consacrer le temps nécessaire à ce type de prescription;
- favoriser le développement d’études sur l’efficacité comparative et l’efficience de ces thérapeutiques dans des contextes spécifiques de prise en charge. De telles études constitueraient un pré-requis pour un financement éventuel par l'assurance-maladie ou les mutuelles, a expliqué Clémence Thébaut en réponse à une question du Monde:
"Par exemple, dit-elle, pour l'insomnie, il faudrait déterminer quels sont les traitements psychologiques les plus efficaces selon le type de patient… comme la HAS le fait à chaque fois lorsqu'elle évalue une stratégie de santé. Un avis pourrait ensuite être rendu sur l'intérêt de ces pratiques et sur le fait qu'elles méritent ou non une prise en charge collective, donc un financement par l'assurance-maladie."
Psychomédia avec sources: HAS, Le Monde
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