Les personnes souffrant de maladies mentales sont davantage hospitalisées que les autres pour des motifs autres que psychiatriques, selon une étude française publiée dans la revue Acta Psychiatrica Scandinavica. Des études précédentes avaient aussi montré un sur-risque de mortalité et d’hospitalisation chez ces personnes.
Marine Azevedo Da Silva de Inserm (1), Université Paris sud, et ses collègues ont mené cette étude avec une partie de la cohorte GAZEL composée de plus de 15 800 volontaires, salariés des entreprises EDG–GDF, âgés de moins de 50 ans au début de l’étude, en 1989, et qui ont été suivis jusqu’en 2011.
Ils ont compilé les arrêts de travail, de 1989 à 2000, pour troubles mentaux (troubles dépressifs, troubles liés à l’utilisation d’alcool ou de drogues, troubles anxieux, schizophrénie, troubles schizotypiques et troubles délirants, troubles bipolaires) et les hospitalisations pour les d’infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC) et cancer.
Les personnes ayant été arrêtées pour troubles mentaux (environ 14% des participants) avaient un sur-risque de 20% d’être hospitalisées pour des raisons sans lien avec la santé mentale. Le sur-risque était de 44% pour un infarctus du myocarde et de 37% pour un AVC. Le risque d’hospitalisation pour cancer était équivalent entre les deux groupes.
Ces résultats ont été obtenus après un ajustement des données pour tenir compte de différents autres facteurs pouvant aussi influencé le risque d'hospitalisation.
Une hypothèse explicative évoquée par la chercheuse est une prise en charge médicale mal adaptée. "Il est possible que la prise en charge de ces personnes soit mal adaptée. D’une part parce que les personnes souffrant de maladie mentale ont plus de difficultés que les autres à exprimer ou décrire leurs problèmes de santé et symptômes. D’autre part parce qu’il est possible que les professionnels de santé se concentrent sur les problèmes de santé mentale qui demandent un grand investissement, en négligeant les autres problèmes de santé
".
D'autres explications très plausibles, celles du stress ou de processus physiologiques liés à la maladie mentale ne sont pas évoquées.
(1) Institut national français de la santé et de la recherche médicale
Psychomédia avec sources: Inserm
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