Des chercheurs américains rapportent, dans la revue Science, avoir réussi à transformer une espèce de bactérie en une autre par transplantation de génome complet.
Le génome est l'ensemble des gènes d'un organisme. Les gènes contrôlent divers processus des cellules selon l'information héréditaire qu'ils contiennent. Ils sont constitués de molécules appelés ADN (acide désoxyribonucléique).
Une cellule sur 150.000 environ a intégré le nouvel ADN qui s'est mis à fonctionner correctement. Ces cellules se sont développées selon le code de ce nouvel ADN. Aucune cellule ne semblait avoir conservé son ADN d'origine.
Il s'agissait de bactéries appartenant à une famille de microbes simples et de petite taille, les mycoplasmes.
"La génomique synthétique doit encore faire ses preuves, mais maintenant nous sommes plus près de savoir que c'est théoriquement possible", a estimé Craig Venter, l'auteur principal de cette recherche.
Cette expérience s'inscrit dans un projet de "biologie synthétique" ou "génomique synthétique" visant à créer de nouveaux organismes au fonctionnement différent de ceux créés par "Dame nature". Elle servait simplement à prouver la faisabilité d'un échange de génome complet.
On ignore si la méthode fonctionnerait avec des bactéries plus complexes et si un chromosome artificiel (ensemble de gènes) pourrait à lui seul activer une cellule vivante.
Cette recherche s'inscrit dans un programme soutenu par une subvention du département américain de l’Energie de 3 millions de dollars.
Craig Venter "est célèbre pour avoir réalisé en 2001 le séquençage du génome de l’homme à une vitesse jugée impossible encore quelques années auparavant.
Il a aussi pris le pari, avec Hamilton Smith, de créer dans son institut des micro-organismes capables de résoudre les problèmes énergétiques et environnementaux du XXIe siècle : fabriquer de l’hydrogène en fermenteur, dégrader le CO2, dépolluer les sols. " (Libération)
Il travaille à créer des assemblages génétiques permettant à des bactéries de réaliser certaines opérations complexes.
Mais quels sont les gènes nécessaires et suffisants pour qu’une bactérie vive ? L’équipe semble avoir déjà son idée : Venter a déposé le mois dernier une demande de brevet sur 400 gènes constituant la base d’«un génome synthétique» de bactérie. (Libération)
Plusieurs s'inquiètent de ces travaux. Certains craignent que cette technologie ne soit utilisée pour créer des armes biologiques ou simplement que quelque chose de jamais vu n'émerge du laboratoire.
D'autres craignent que les efforts de ce laboratoire pour obtenir des brevets restreignent les avancées scientifiques ailleurs.
Psychomédia avec sources: Libération, Nouvel Observateur, BBC.
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