Le Conseil pour les réfugiés, une ONG qui gère à Genève le Centre de surveillance des déplacements internes, a publié son rapport annuel à la veille d'une conférence organisée par l'Onu consacrée au problème des réfugiés irakiens.
Le nombre de personnes chassées de chez elles par des conflits dans le monde entier a plus que doublé en 2006, s'élevant à quatre millions, et le Proche-Orient est la région qui a connu la plus grande augmentation, affirme le Conseil norvégien des réfugiés. À l'inverse, plus de trois millions de personnes sont rentrées chez elles cette année.
Le nombre total de personnes déplacées à l'intérieur de leur pays s'élève à 25 millions, soit plus du double du nombre de réfugiés - personnes qui ont dû quitter leur pays - dans le monde entier.
Le Soudan, avec quelque cinq millions de déplacés internes, demeure en tête de la liste des pays affectés par ce problème. La Colombie arrive en deuxième position avec quatre millions de personnes, suivie de l'Irak, de l'Ouganda et de la République démocratique du Congo.
La guerre qui a opposé pendant deux mois Israël aux rebelles chiites du Hezbollah, au Liban, et les violences en Irak ont été les deux premières causes de déplacements internes l'an dernier, selon l'ONG. La crise irakienne est actuellement l'une des pires du monde en termes de déplacés.
Quelque deux millions de réfugiés irakiens ont fui leur pays, et 1,9 million d'autres ont dû quitter leur foyer tout en restant dans le pays, dont 700.000 ces 14 derniers mois, qui ont vu les violences entre sunnites et chiites s'aggraver.
"Après des siècles de cohabitation (...), l'actuelle vague de déplacements (...) pourrait avoir pour résultat une redéfinition permanente de la carte ethnique et religieuse de l'Irak", prévient l'ONG.
Plusieurs millions d'autres personnes ont été déplacées à la suite de catastrophes naturelles, selon le rapport.
Source: Le Monde