Salut à tous.
Ma situation est passablement compliquée. En fait, c'est une situation simple qui est devenue compliquée à force de la laisser pourrir.
Version simple : J’ai sorti pendant 14 ans et trois mois avec une fille, incluant 13 ans de mariage. Nous avons eu deux enfants ensemble. J’étais son premier chum et elle était ma première blonde. Nous avons tout découvert ensemble. Nous ne nous sommes pas trompé pendant tout ce temps. Ma blonde a réclamé des « libertés » à deux ou trois reprises mais je ne me sentais pas bien avec ce qu’elle demandait et ce n’est jamais allé bien loin. Sauf qu’elle a fini par se sentir à l’étroit. Elle a commencé, dans la dernière année, à dire qu’elle ne restait que pour les enfants ou pour des raisons financières. Nous avons vu deux psy ensemble. La première m’a demandé, directement, pourquoi je ne laissais pas ma blonde. Le deuxième était vraiment nul et les séances n’ont rien donné. Tout ce qu’il s’y passait, c’est que ma blonde dressait de moi un tableau dingue et que je n’arrivais pas à placer un mot. De mois en mois, la situation pourrissait. Elle avait fini par me dire de prendre un appartement, ce que j’avais fait. Et je faisait l’aller-retour au gré de ses colères, lui indiquant tout de même qu’un jour, à force d’être jeté, je finirais par partir avec quelqu’un d’autre. Un jour, je suis revenu à la maison et, pour me prendre au mot, elle avait appelé une amie à nous, célibataire et libre de sa personne, pour lui dire de vivre « quelque chose » avec moi, que ça ne la dérangeait pas car de toute manière c’était fini entre nous et que ça allait me faire du bien. Je suis tombé sur le cul à l’entendre ainsi parler. J’ai pris un congé maladie car j’étais trop ébranlé. J’ai passé trois jour à lui expliquer que je ne voulais pas ça. Et elle insistait, répétant qu’elle ne m’aimait plus. L’amie a fini par téléphoner et ma copine, enjouée, me la passe. Je capotte mais je me dis que si je recule, je vais passer pour un peureux ou un looser. Je fini par y aller et lorsque je reviens, ma blonde est en tabarnak. Elle part le lendemain pour de bon. Elle se loue un appartement et nous entamons les procédures de divorce avec un médiateur. Elle ira jusqu’à dire à nos enfants de 5 et 6 ans qu’elle est forcée de partir parce que « papa a voulu une nouvelle amoureuse. » Or je n’ai jamais revu la fille. Elle hallucinait lorsqu’elle a entendu la rumeur que colportait ma blonde. On a donc divorcé en bonne et due forme.
Et deux mois plus tard on recommençait à se voir. D’abord pour des baises un peu inconséquentes, puis un peu plus sérieusement. Elle a encore son appartement pour un an de bail.
Aujourd’hui, nous nageons encore entre deux eaux. Ma blonde maintient des ambiguïtés inconfortables sur certaines questions. Par exemple, je l’entend rarement parler de notre futur ou de son engagement. Elle me dit qu’elle n’a pas eu d’autre chum pendant notre séparation parce qu’elle était vraiment mal dans sa peau.
En ce moment, je suis au plus mal. Elle est partie pour un camp de musique prestigieux. Elle a reçu une bourse pour y participer. Elle a téléphoné tout à l’heure, vers 19h00 hier en fait, pour me dire qu’elle resterait une journée et une nuit de plus là bas, prévoyant que cette nuit-ci serait trop courte et trop arrosée pour qu’elle revienne aujourd’hui. Quand je lui ai demandé si elle était tombée en amour elle m’a dit, après de longues secondes de silence, « Je ne suis pas tombée amoureuse mais je suis bien. Je n’ai pas frenché personne. Je suis consciente que j’ai décroché pendant une semaine et que je n’ai pas donné de nouvelles, et que je vais devoir revenir à la vie familiale. J’ai hâte de tout te raconter. »
J’ai de la rancune envers elle pour la journée et la nuit de plus qu’elle passe là bas, après le camp musical fini. J’aurais aimé qu’elle revienne vite. Moi c’est ce que j’aurais fait. Je serais revenu à pied si il avait fallu. Elle, elle n’est pas pressée. Et je ne me sens pas aimé. Et la nuit qu’elle ajoute là bas, après tout ce que nous avons traversé, m’insécurise. J’ai peur qu’elle me joue dans le dos. J’ai l’impression d’être son jouet. Quand je me sens mal, je ne peux jamais lui en parler. On dirait que j’ai peur d’elle. J’ai peur qu’elle parte alors je me retiens de parler. Évidemment, mes sentiments réels paraissent et elle me les reproche. Là par exemple, je suis en christ qu’elle ne revienne pas au plus vite. Et je garde de la rancune envers elle pour tout cet hiver raté que j’ai dû essuyer.
En fait, j’aurais besoin qu’elle me fasse sentir qu’elle m’aime. Alors je sais que j’aurai tendance à creuser dans son âme à grand coup de pelle pour y trouver un peu d’amour pour moi. Alors je vais lui poser mille questions, je vais demander le sens de chacun de ses gestes. Je vais creuser et creuser encore pour trouver un sentiment indubitable, et mes efforts inquisiteurs, par leur insistance, ne me permettront de trouver, en son âme que je torture et que je questionne, que de l’exaspération, du rejet, du mépris pour ma faiblesse.
Et c’est un cercle vicieux. Car me sentant dénigré, je me retirerai. Et un peu plus tard nous reviendrons ensemble, à mon initiative. Et je referai le même bad-trip. J’aimerais tellement arrêter de badtripper comme ça. Je suis dépendant affectif. Je le sais. Et je sais qu’en ce cas, le mieux est probablement de partir. Mais je l’aime à travers cette dépendance. Et j’aimerais réussir à enlever l’aspect dépendance de notre amour, pour ne garder que le meilleur. Mais j’ai bien de la misère à me raisonner.
Mais peut-être qu’elle ne m’aime plus. Je ne le sais pas. En tout cas, elle est vraiment plus « indépendante » que moi.
Donc, en résumé, je me sens emprisonnant pour ma blonde. J’aimerais l’être moins. Et j’aimerais trouver un moyen pour entretenir moins de ressentiment envers elle, qui est en train de s’épanouir. Et j’aimerais me sentir plus aimé et moins insécure, moins seul.
Dois-je la laisser s’envoler et laisser la vie m’apporter de nouvelles rencontres ? Dois-je prendre mes distance ? Dois-je faire mon deuil ? Comment me reconstruire une paix spirituelle devant une blonde que je craint, et pour laquelle j’éprouve de la rancune ? Dois-je apprivoiser ma solitude avant de pouvoir me reconstruire une vie amoureuse sans dépendance ? Est-ce normal de craindre les réactions de sa blonde quand vient le temps de lui parler ?
Peur, rancune, jalousie… Ce n’est pas une base bien solide pour construire de l’amour! Mais je ne sais pas comment m’en départir envers mon ex-nouvelle blonde, et je ne veux pas partir avec quelqu’un d’autre.
Voilà le dilemme. Partir ou rester. Et surtout, comment gérer les émotions qui vont avec chaque choix?
Si quelqu’un d’autre a déjà repris avec son ex, j’aimerais avoir ses commentaires.
Hibouchouette
P.S. Pour la version compliquée, ajouter mille détails équivoques à chaque paragraphe