Hypocondriaque

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Hypocondriaque

#0 Posté le par DCF__9172

Bonjour à tous,

j'ai une peur épouvantable des maladies (surtout cardiaques) depuis que j'ai environ 12 ans. J'ai réussi (quel triomphe...) à refouler cette crainte durant la quasi-totalité de mon adolescence. Tout allait bien jusqu'à ce que je vive un malaise troublant (vertiges, impression de perte de conscience imminente, étourdissements) et très inquiétant au cégep (équivalent québécois du lycée) au mois de mars. Le lendemain, face à un même malaise, je me suis rendu à l'urgence. Diagnostique: hypertension artérielle sévère (plus de 210/110, ou 21/11 pour les Français) et tachycardie à 150 bpm. Je n'ai que 18 ans.

J'ai passé la nuit sous monitoring à l'urgence et, comble de ridicule, mon moniteur cardiaque était défectueux a perdu mon pouls quelques fois durant la nuit. Des infirmiers et médecins acouraient alors à mon chevet pour me réanimer (défébrillateur, oxygène, injections de je ne sais trop quoi). À leur grande surprise, ils me découvraient tout à fait conscient et un peu réfractaire à l'idée de me faire défébriller...

Traumatisé je suis, depuis cet épisode. D'autant plus que le médecin m'a mis en garde contre des risques de d'ACV et d'infarctus avant que je ne parte. D'autant plus qu'un insouciant et douteux professeur de gymnastique m'a signifié que "je devrais faire attention si je voulais avoir le temps de finir mes études (rajouter: "avant de crever d'une attaque ou d'une crise cardiaque").

Je suis maintenant médicamenté. Metoprolol (béta-bloquant), Avalide (béta-bloquant+diurétique), Norvasc...

Je remarque chez moi plein de signes troublants, dont quelques un qui m'énervent, m'angoissent et me gâchent l'existence tout particulièrement...

- Douleurs très vives, très localisées et instantanées aux côtes gauches. (Assez rare)

- Inconfort au bras gauche. (Assez rare)

- Douleur étrange et sourde à gauche de l'estomac (relativement fréquemment, surtout après une longue période debout ou une attente impatiente d'un autobus qui n'arrive pas ou qui est en retard de 20 minutes)

- Étourdissements instantanés, extrêmement brefs (fréquemment, surtout lorsque je suis inactif)

- Impression de spasme au coeur (quelques secondes par jour et ça me fout une trouille sans précédent chaque fois)

Tout ça teinte mon quotidien maintenant. Je n'avais absolument rien de tout ça avant mon malaise du mois de mars. Je suis quelqu'un de relativement stressé... Et mon côté hypocondriaque ressurgit de façon triomphale maintenant. Ce qui est étrange, c'est que lorsque je suis occupé (surtout lorsque je me transporte en auto ou en transport en commun), je ne ressens absolument rien de cela, sauf le mal à gauche de l'estomac parfois, quand l'autobus a été long à arriver ou que je suis fatigué physiquement.

Depuis que je vis cela, je m'observe, dans les moments où je ne suis pas anxieux (je fais parfois quelques crises d'anxiété reliées à mes craintes de la maladie) et je constate que, dans mes passes hypocondriaques, je vis tous les symptômes beaucoup plus intensément et souvent qu'en d'autres temps. Je constate aussi que mon esprit en entier s'occupe à songer à la maladie hypothétique. Il faut tenter de penser à autre chose.

Lorsque nos pensées sont tournées uniquement vers un aspect comme ça, je crois que, parfois, cela peut traduire un certain vide dans la vie, un manque de quelque chose. Manque d'action? De liberté? De vie amoureuse? De vie, point? Possible. Autant que possible, il faut tenter de se changer les idées. Alors, généralement, ça va beaucoup mieux.

Prenez des vacances, vivez, voyagez (à la mesure de ce que vous pouvez), trouvez du bonheur et de l'espoir dans votre vie, de la motivation. Alors, votre cerveau verra que songer à autre chose qu'à l'imminence d'un infarctus, qu'à la possibilité d'une syncope et qu'à la probabilité d'une rupture d'anévrisme est si bon et tellement plus intéressant!

C'est la discipline de vie que je tente de m'imposer, en attendant de voir mon médecin et d'être éventuellement référé à un psy. Ça ne règle pas le problème, mais ça fait tellement de bien et ça empêche notre côté anxieux et hypocondriaque de nous submerger.

Cependant, j'aimerais beaucoup lire des expériences de vie de personnes hypocondriaques à des degrés moindres ou supérieur au miens. Peut-être qu'on pourrait se poser les mêmes questions, ensemble... Pourquoi la foutue douleur est toujours dans le bras gauche? Ça serait tellement mieux si elle était à droite, non? Et si c'était le simple jeu de notre esprit.....?

Bref, bonne journée, au plaisir de vous lire,

David