Chère Nally,
Eh ! bien, te voilà rendue au sprint final, non ? Quelle heureuse nouvelle !
Dis-toi bien qu'il est normal d'avoir le moral à plat, de nager dans la déprime, de connaître un regain de sensibilité et de pleurs. Mais rassure-toi en te répétant qu'il s'agit de la dernière étape de sevrage. Songe à tout le chemin que tu as parcouru, à tous les obstacles que tu as traversés : tu as de quoi être fière !
Qui se compare se console, paraît-il. L'étape de sevrage que tu vis en ce moment a été pour moi la plus difficile. Non seulement étais-je déprimée, mais tous les symptômes physiques que tu connais autant que moi m'ont accompagnée durant deux semaines. Beaucoup de gens doivent se reprendre plus d'une fois pour parvenir à résussir leur sevrage et toi, tu y arrives du premier coup. Je suis prête à te repêcher pour mon équipe de marathonnienne olympique !!! LOL
Pour ma part, trois semaines déjà se sont écoulées depuis l'arrêt complet des Paxils et tout va pour le mieux. J'ai encore, quelques fois, un petit fond d'anxiété qui vient me visiter pour une heure ou deux, mais de moins en moins souvent et de moins en moins intensément.
Pour verser dans la confidence, j'ai appris, il y a a deux semaines, que mon père allait mourir dans deux mois. J'adooooore mon père et il m'adoooore aussi. J'ai eu très peur de rechuter. Mais je tiens bon. Il a besoin de moi. La rechute n'est donc pas une option. Je suis consciente que pour un certain temps (et éventuellement pour toujours), je serai plus sensible que d'autres aux différents stress de la vie et aux émotions fortes. Il faut donc que j'apprenne à m'économiser, à prendre soin de moi, à m'écouter en respirant bien, en relaxant et en me demandant quelles sont ces émotions qui font monter ou descendre le niveau d'anxiété.
Si je fais un petit calcul, tu seras libérée de toute cette m... chimique d'ici un mois. Imagine comment l'hiver te semblera beau pour la première fois (moi qui cultive religieusement la haine de l'hiver!). Tu es une battante, Nally, tu seras bientôt une coureuse libre, ne l'oublie jamais.
Aperçois-tu, tout prêt à être franchi, le fil d'arrivée de ce long marathon ? Je me tiens là, juste derrière, encore toute couverte de sueur, mais heureuse, prête à applaudir à tout rompre ta fin de course. Nous partagerons bouteilles d'eau, sommeil bien mérité et récits de course. Nous aurons parcouru la même piste, franchi les mêmes obstacles, combattu les mêmes monstres. Et nous célébrerons la même victoire. Nous aurons vaincu ensembles !
Nous n'aurons peut-être pas battu de records mondiaux, mais nous aurons tout donné, nous aurons été au bout de nous-mêmes. N'est-ce pas là le plus beau cadeau que nous puissions nous offrir ???
J'en profite pour te souhaiter à toi ainsi qu'à toute ta famille un très joyeux temps des fêtes. Que cette nouvelle année en soit une complètement "Paxil free" ! ;)
Bises de victoire
Manue