Au fil du temps, à force de se faire étirer, le fils de ma vie à défait le tissus qui couvrait ma solitude exposant à autrui la nullité de ma vie conjugale, l'exploitation dont je me suis fait complice pour acheter la paix. Aujourd'hui je n'aspire qu'à la paix éternelle. Il me semble que plus je me suis impliqué et plus j'ai collaboré avec l'ennemi qui sapait systématiquement toute tentative de construire une vie de famille.
Hélàs aujourd'hui je constate ce qu'il a fallu être fat pour oser croire que la vie pouvait être belle. Elle n'est belle que pour poursuivre sa route, éternellement vers le futur. Une fois qu'on a transmis nos gênes, elle ne se gêne pas pour nous dépouiller et le plus définitivement possible. C'est alors qu'on se met à vieillir.
J'ai le sentiment d'avoir été trahi de toute part. On nous chante l'amour, qu'est-ce que c'est? Le plus puissant des leures. Pour ce qu'il te donne, tu es livré pieds et poings liés pour la vie. La vie est une ordure. Ordure que nous nous donnons comme la peste, nous condamnant irrémédiablement à la même fin: une boîte quelconque où je finirai en poussière.
Je déchante, comme si l'on pouvait défaire l'oeuvre du temps. Aujourd'hui je vois différemment l'adage: si jeunesse savais, si vieillesse pouvait...
Ce que je considérais comme le summum de ma vie: une naissance n'est qu'une condamnation à mort. Peut importe le reste.
Pour le reste de mes jours je vais payer pour que madame roule carosse, qu'elle voudrait bien me voir tirer... (Brel)...
Je voudrais mourir tellement j'ai mal.
Je me sens éviscéré, maudit soit le jour où j'ai vu le jour.