Je vous écrit car je cherche principalement du soutien. L'homme pour qui je me suis dévouée par accomplissement personnel il y a 11 ans consomme de l'alcool depuis deux ans, le jour où il est revenu de l'hôpital avec un coeur tout neuf. Incapable de taire ses ennuis de santé, son angoisse et son insomnie, il a caché ses problèmes à son médecin et a pris les moyens "du bord" pour se soigner. Durant ces deux ans, il est devenu bedonnant, insécure, paranoïaque, légèrement agressif et impatient. Puis je m'en suis aperçue, s'est accroché à moi comme si j'étais la raison de son existence sur terre.
Souffrant d'abandon depuis bébé, son alcoolisme m'a plongé dans une profonde dépression durant 4 mois. Je m'en suis sortie en me créant un cercle d'amis et en devenant autre que la femme de... J'ai appris à m'aimer, me détacher. Or voilà que je m'aperçois que je suis d'autant plus heureuse ailleurs maintenant et que je ne parle que de mes malheurs quand je suis avec les autres.
Mon mari promet, défait, s'assagit et recommence. Je lui pardonnais même si ça me blessait, car je l'ai toujours considéré comme mon complice. Au fond de moi, je rêve à une autre vie, mais j'endure. J'endure comme j'ai toujours enduré. Il y a trois semaines, je voulais mourir par épuisement. Je me suis accroché à un ami et il m'a apporté son soutien. Je croyais pouvoir me reprendre, mais... dimanche dernier, ça a été la goutte qui a fait déborder le vase. Sa fille qui m'a rayé de sa vie doublé d'une nouvelle trahison ont fait siller la corde de ma confiance.
J'ai fait mes valises mais je ne suis jamais partie. Elles sont sur la table de cuisine. Je dors sur le canapé depuis une semaine maintenant. On a vidé la question, je lui ai TOUT dit, mes meurtrissures, mes déceptions. Pour une fois, je n'ai pas eu peur de sa réaction. Et depuis je prends ma distance, ma façon à moi de prendre un break. Je n'arrive plus à répondre à ses demandes d'affection et au bout de cinq jour, il a fini par comprendre le patern.
J'aurais aimé qu'il considère ma peine, mais il semble penser plus à ses manques qu'à mon désarroi. Aujourd'hui, une semaine de camping plus tard, je stagne. Toujours au même point. Je suis terrorisée, mais j'en ai assez.