J'ai besoin de témoigner de mon expérience car j'en souffre, j'en pleure parfois.
Il y a quelques années que je vis à bruxelles et que je fréquente le meme cercle d'amies. On est cinq (dont mon adorable petite soeur), et je réalise aujourd'hui que mes rapports avec l'une d'elle n'ont pas été juste un peu moins bien qu'avec les autres, ils ont été toxiques, voire très néfastes.
Il y a 8 ans, je n'étais pas encore mariée, je vivais seule, et mes amies qui habitaient plus loin venaient me rejoindre le week-end pour faire la fete ou glander. La vie était belle, on était insouciantes, on avait entre 17 et 19 ans.
Pendant ce temps, je fréquentais souvent un ami aussi, qui est devenu mon mari aujourd'hui. Je m'installais avec lui dans un bel appartement, quand mes amies sont venues pour faire leurs études à bruxelles. Ma mère, mon frère, ma soeur et son copain ont décidé de vivre dans le meme immeuble que moi, j'en était et j'en suis toujours très heureuse. C'était un immeuble tout neuf, et l'"amie" en question insistait pour avoir également un appartement dedans. Je l'y ai encouragée vivement et ai joué de mes relations, sachant que sa mère avait de sérieux problèmes relationnels là ou elles vivaient (des gens venaient pour la frapper avec des battes de base ball).
Les trois premières années se sont passées plus ou moins bien, juste des tensions entre ma soeur et la fausse amie parce que cette dernière abusait largement de son hospitalité et par la même occasion de ce qu'elle n'avait pas chez elle (jeux vidéos, internet pendant des heures sans un mot, cigarettes, etc.). Elle pensait que ce confort lui était dû.
Je ne risquais pas de subir ce genre desagréments, mon mari sait trop bien se faire comprendre, contrairement à mon beau frère extrêmement diplomate.
Notre estime pour elle a chuté, certes, mais comme personne ne voulait entretenir de mauvaises relations, ma soeur a su lui faire comprendre gentiment, et elle s'est retirée non sans rancune, surtout envers mon beau frère dont elle a décrété la faiblesse (à l'époque secrètement).
J'étais encore pleine d'empathie pour elle, excusant ses penchants envieux par sa situation: enfance très difficile, père alcoolique agressif, mère irresponsable et très méprisante envers elle... Ma compassion aujourd'hui n'est plus que de la froide pitié, ça me fait honte mais c'est vrai.
Les soirées entre amis se passaient très souvent chez moi. Elle allait rendre visite à ma mère en lui disant combien ses enfants avaient de la chance d'avoir une mère comme ça, combien ma vie était belle et enviable, avec un mari. Elle a toujours très peur de rester vieille fille. Elle disait à ma mère que si elle était son enfant, elle ferait tant de choses pour elle (sous-entendu toutes ces choses que nous ses enfants ne faisons pas). C'est à ce moment-là que ma mère m'a mise en garde. Et moi je lui disais qu'il fallait lui pardonner, alors que je suis la seule dans mon entourage à ne plus y arriver maintenant.
Au cours de la même période, mon frère débarque chez moi énervé, il revenait de la ville ou elle habitait avant et me raconte qu' il a rencontré des types qui lui ont parlé de S. : pendant que ma soeur et S. (c'est l'amie en question) étaient au lycée ensemble, S. se serait vanté dans toute la ville d'avoir fait de ma soeur sa pigeonne attitrée qui lui achète tout ce qu'elle veut. On a même pas pu y croire, le visage qu'elle nous montrait était si différent et plein de repentir. Ma soeur n'y croit toujours pas.
J'ai hébergé les deux autres amies pendant quelques temps, après avoir eu vent de cette histoire, alors S. a cru qu'elle habitait chez moi aussi. Je faisais preuve de patience jusqu'à ce qu'elle me dise sur un ton hautain d'aller me coucher, je m'acharnais à lui faire comprendre doucement que j'avais sommeil et envie que la soirée prenne fin. Je l'ai vite remise à sa place suffisament fermement pour éviter que les abus se reproduisent.
Et l'heure de la vengeance sans fin de S. a sonné.
Un petit peu après,S. a arrêté de boire de l'alcool. C'est une bonne chose, j'ai moi-même un père alcoolique (elle le sait très bien) et j'ai une grande méfiance envers cette drogue, mais il a fallu qu'elle fasse étalage de sa nouvelle "supériorité". Pendant une fête chez moi, je servais du champagne aux invités alors qu'elle était sur internet, et elle me dit très fort et choquée:"Tu sers d'abord les gens qui boivent??!!!"
J'étais bien plus choquée qu'elle, alors elle mime mon expression, pouffe et replonge dans ses occupations bien plus nobles.
Je me suis demandé qui était cette personne, et en espérant retrouver mon amie au plus vite, j'ai oublié l'incident, qu'on a tous ignoré. On a poursuivi cette bonne soirée sans vouloir comprendre. Elle n'avait pas encore bien compris comment me faire du tort.
Elle a commencé à s'en prendre à mes faiblesses, que vous allez toutes connaître. :(
Elle a d'abord montré ses meilleurs côtés pour me remettre en confiance. Et un jour,on n'était que toutes les deux, je l'ai emmenée faire les courses, elle s'est montrée très ennuyée de ma présence et de ma conversation. Je l'étais très vite de la sienne aussi, j'essayais de le cacher. Je n'ai pa pu, elle n'a pas cessé de me donner des petits ordres sur un ton sec. J'étais complètement déstabilisée, ça la faisait jubiler. Je ne savais plus avec qui j'étais, j'ai préféré faire comme si j'étais seule.
Elle avait compris que je ne sais pas bien me défendre.
A plusieurs reprises, devant les gens que je connais, sachant que je suis arachnophobe, elle riait de m'avoir vue avoir très peur d'une "toute petite araignée". J'ai répliqué à chaque fois qu'elle l'a écrasée en sursautant elle- même et qu'elle n'avait pas besoin de mentir sur la taille de l'araignée. Les petites araignées ne m'ont jamais fait peur. Elle a fait plein de remarques sur ma supposée lâcheté, en réalité parce que quelques jours plus tôt je l'avais appelée à l'aide en croyant entendre des cambrolieurs. J'ai eu honte de n'avoir peur pour rien et je n'en n'ai parlé à personne.
J'avais également confié à toutes mes amies que mon mari se plaignait de l'état de la maison parfois (c'est un homme très très propre qui a été inspecteur du nettoyage alors forcément il voit tout). Quand elle a su ça, elle a commencé à me faire remarquer que les bouts de mes chaussures sont noires, à faire des traces de doigts dans la poussière devant moi mais discrètement, dernièrement à réclamer de laver l'évier avant de se laver les dents.
Dans l'ascenceur, on était toutes les deux, et on croise une voisine particulièrement antipathique qui claque la porte de l'ascenceur en nous voyant dedans et préfère attendre le prochain. On avait l'habitude de rire de ce genre de comportement, du moins en compagnie d'autres personnes mais là elle me dit:"tiens, quand je suis seule elle entre dans l'ascenceur"
Elle a fait d'autres remarques du genre, en gros ni les passants ni les enfants ne m'aiment. Elle se vante régulièrement d'être très aimée, de tous, et je crois qu'elle arrive à s'en persuader.
On a des difficultés à avoir des enfants avec mon mari. Le jour où je me suis énervée sur elle dans la voiture parce qu'elle essayait encore de me faire comprendre que je ne suis pas aimée (on était sortis avec elle, ma mère et ma soeur faire les boutiques) je pense qu' elle attendait la boutique pour enfant pour me coller et me dire avec un regard étrange posé sur moi puis sur les vetements de bebe très doucement:"alors quand est-ce que vous aurez des enfants A. et toi?". Et elle a continué à me coller de très près, avec une promiscuité qui ne lui est pas du tout habituelle. Il n'y avait que moi pour remarquer ça, et le contexte de la boutique pour enfant a achevé de me discréditer, le fait d'en parler à mon entourage a été une erreur.
Dans la boutique suivante, je discutais un peu avec le vendeur d'origine marocaine, il me demande si je suis arabe (ma mère est européenne, mon père arabe) elle intervient à ce moment pour dire"elle est arabe mais elle ne parle pas arabe". Elle savait que mon frère, ma soeur et moi, on avait souvent subi du mépris de la part d'arabes qui croient qu'on renie notre culture et qu'on refuse de parler l'arabe, alors qu'on ne l'a malheureusement jamais appris.
Elle me fait des compliments innombrables depuis le jour où j'ai arrêté de croire en sa sincérité envers moi, et que donc ses compliments m'agacent.
A coté de ça elle fait des tas de sous-entendus: je ne sais pas m'amuser sans boire, je suis nunuche, je n'ai pas de conversation (ça surtout depuis qu'elle a eu son diplôme).
Attention le bouquet: diplome de prof. Je m'inquiétais déjà pour sa petite soeur, mais là c pour les élèves. Elle rit quand elle raconte qu'elle se moque de leurs noms de famille ou de leurs traits de caractère. Elle travaille depuis 1 mois et le directeur lui a déjà demandé de ne pas brimer ses élèves. Dans son entourage je suis la seule qu'elle juge comme faible, et je suis vraiment la plus fragile parce que je suis la seule à en souffrir comme ça (ou alors c ce qu'elle essaye de me faire croire, elle aime souligner ma susceptibilité et celle de mon beau frere), mais à l'école j'espère que dans ses moments de plus grande faiblesse (qu'elle prend pour de la force), elle ne cherchera pas à anéantir les plus fragiles qui ne l'aiment pas.
Depuis qu'elle a quitté l'immeuble pour avoir un loyer moins cher, elle est encore plus frustrée. Et elle ne manque à personne. Je sens que son désir de revanche est plus grand.
J'avais mis tant d'énergie à l'aider que je me sens ridicule, à la fois de l'aider et de ne pas l'aider. Elle me fait culpabiliser par tous les moyens, ça marche encore, par phases mais quand je m'adoucis elle me traite de schizo. J'ai cru l'être vraiment à cause des sentiments ambivalents que j'ai eu à son égard. La vérité c'est qu'elle joue avec mes nerfs et que plus je le fais remarquer, plus elle le fait de façon sournoise. A distance elle y arrive très bien. Elle ne joue pas qu'avec les nerfs des gens, mais avec ce qu'il ya de plus essentiel dans leur vie. Je ne vais pas raconter tous les détails pervers de son comportement, ce serait beaucoup trop long.
Si je peux mettre en garde des gens contre ce genre de personnages avec ce message, et permettre à certains d'ouvrir les yeux, j'en serais heureuse. Quand j'ai commencé à l'écrire, je me demandais encore si j'avais vraiment affaire à une perverse narcissique, je le crois maintenant.
En tout cas ça m'a fait du bien d'écrire le plus objectivement possible une partie du tort qu'elle m'a fait. Le pire dans l'histoire c'est la solitude, le sentiment d'injustice car les torts ne sont visibles que par la victime.
Elle a semé le doute sur moi dans mon entourage proche c'est ce qui me blesse le plus, et c'est ce qui lui fait le plus plaisir. Par période je doute encore de moi, j'ai peur de la calomnier, je culpabilise, je la déteste en continu. Je n'ai jamais connu ça.
Si vous avez pris le temps de lire ce message, ou que vous avez connu ce type d'expérience, QU'EN PENSEZ-VOUS????