Fille d'un père alcoolique

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Fille d'un père alcoolique

#0 Posté le par JOLI_COQUELICOT

bonjour!!

Ce qui m'amene aujourd'hui c'est l'alcoolisme de mon père. Ou plutôt j'aimerais parler de l'entourage de la personne alcoolique en apportant mon témoignage..

Mon pere, Il en est mort indirectement il y a maintenant 5 ans et je me rends compte que celà m'a beaucoup affectée....et m'affecte toujours...
Ca remonte si loin que je ne pourrais pas dater le commencement de sa maladie...

Ce dont je me souviens c'est d'avoir été réveillée une nuit par des cris, ceux de mes parents..
S'ensuivit pendant plusieurs années des disputes violentes..
J'avais peut être 4 ans...

J'ai ressenti beaucoup d'émotions: de la honte, de la haine, de l'humiliation, de la pitié, du desespoir aussi.

J'avais honte d'avoir un parent pas comme les autres, pas normal. Quand on est enfant on sent quand il faut cacher un état de fait pour se protéger soi et la famille. Sinon comment réagirait les autres, les voisins...?
De l'humiliation parce que même si on ne dit rien, les conséquences de son alcoolisme se "projettent" sur vous. C'est comme si vous "endossiez" sa maladie.
De la pitié parce que plus les années passent et plus l'alcool imprime son empreinte sur l'individu, le détruit...
Et le desespoir parce que notre vie se delitent. On ne peut pas vivre indifférent de la maladie du proche, elle vous prend, elle vous attaque en quelque sorte..

Je ne sais pas ce qui est le plus difficile, voir se dérouler la scene (la descente aux enfers de la personne), ne rien faire, se rendre compte que tout le monde fait l'autruche, savoir que vous ête seule, que personne ne vient à vous pour vous remonter le moral, vous expliquer la situation...??

Je deteste noel et toutes les fêtes.
Une année sur 2, on était chez mon pere. Et à chaque fois il etait bourré et ma mere travaillait. Toute la famille faisait semblant de ne rien voir. C'est si facile de ne rien faire... Mais moi je savais, faut pas être conne. Comment avoir apres ca de bons souvenirs de la personne?

Et sa mere... Qu'est ce qu'elle avait en tête? Pourquoi m'obligeait-elle à chaque fois que je venais en vacances chez Lui, à nettoyer sa chambre, à me parler de son fils?? Que pouvais je y faire? Elle avit de la peine ok mais m'infliger ca...

Et sa soeur, s'est-elle rendue compte de la portée de ses paroles en me balancant: "tu verras un jour tu regretteras de ne pas être venue voir ton pere plus souvent, ... quand il sera mort"

Et de ma mere qui m'a prise pour un messager entre lui et elle (ils s'étaient séparés)

Tout ca pour dire, que j'aurais aimé avoir une vie d'enfant, des préoccupations d'enfants..

Le plus horrible, c'est que lorque je me suis rendue compte qu'il ne s'en sortirais pas, ou surtout que son état me faisait trop de mal, j'ai souhaité sa mort..
Je l'ai dit à sa mere, ma mamie.
C'était trop dur, trop insupportable..
Quelques fois, il est preferable que la personne meurt vite que voir la personne se detruire lentement......

Quand il est mort quelques années plus tard d'un accident de voiture, je me suis sentie soulagée d'un grand poids, presque heureuse pour lui......... parce qu'il ne souffrait plus...

Pendant longtemps, j'ai "oublié" tout ca, pour vivre le plus normalement possible. Mais je me suis rendue compte que c'est difficile et que je porte encore et toujours une partie de souffrance.., que tout celà a eu des impacts importants dans ma vie amoureuse, familiale, et sociale..
J'ai peur de souffrir, des autres, qu'on me juge, de ne pas y arriver, de ne pas arriver à construire quelque chose

Je ne pense pas qu'il aurait voulu ca, une vie triste pour moi. C'est pour celà que je vous demande votre aide, votre experience

Messages récents

on dirait ma vie

#5 Posté le (anonymement)
Ça fait maintenant 6 ans que je suis partie de la maison familiale parce que je n'étais plus capable d'y rester. Mais, je vais rarement voir mes parents parce que sa me vire à l'envers.En réalité, j'ai vraiment de la misère à vivre avec ça.

Message #4

#4 Posté le par JOLI_COQUELICOT
Un grand merci à toutes les personnes qui ont pris le temps de me répondre!
Ca m'a fait plaisir et je me suis sentie moins seule dans cette situation pas tres facile.
Encore merci!

Message #3

#3 Posté le par maroli

Bonjour à toi cher JOLI_COQUELICOT,

Je n'ai pas beaucoup de temps présentement mais je voulais au moins te dire que ton message m'a énormement touché et que je vit la meme chose que toi. Mon père est encore en vie et je suis justement dans une impasse ou je me demande si je dois reprendre un léger contacte avec lui. Comme toi, tout le monde autour joue à l'autruche et la tension est palpable quand il est là. Bref, mon message est un peu confus alors je vais prendre le temps de récrire sur ce post bientot.

Mais tu n'est pas seul et comme Carpa l'a si bien dit:

Tu n'es pas responsable de l'alcoolisme de ton père, de sa vie, de sa destruction, de ses choix, et enfin, de sa mort

je crois que c'est la clé pour t'en sortir. Je vois un psy présentement et il m'aide de cette facon a m'en sortir. Nous ne somme pas nos parents et on doit leur redonner ce qui leur appartiens. La détresse de ton père et de ta mère ne t'appartien pas

En esperant que tu vas mieux. Je te souhaite plein de courage..

Maroli

Message #2

#2 Posté le par tamkhalft
Bonsoir JOLI-COQUELICOT, je viens à l'instant même de me connecter et j'ai trouvé votre histoire à peu près la même que moi.Moi aussi j'ai vécu dans un monde d'alcool mais pas comme vous.Mon père avait commencé en tant que bon vivant histoire de prendre un pot avec ses copains mais par la suite c'est devenue une habitude.C'est vrai qu'il ya des fois qu'on ressent au profond de nous cette honte qui nous empêche d'avancer d'aller vers les autres, on appréande le comportement des notres vis à vis des gens.Mon père était trés responsable , trés attentif à sa petite famille , c'est avec lui que j'ai grandis, étant donnée qu'il a divorcé avec ma mère dés l'âge de quatres ans .J' ai passé une enfance éppannouie mais ce problème d'alcool je m'en apperçevais au fure et à mesure que je grandissais.Il me faisait pitié mais je ne pouvais pas intervenir , ni lui dicter sa conduite, il se détruisait jour après jour jusqu'au jour ou sa cirrhose s'est déclarée il a beaucoup souffert mais cela ne changeait rien au cours des choses.Je sais très bien ce que vous avez vécu et surtout qu'on reste gravée de ces moment, on n' arrive pas à les oublier.Mais il faut avancer essayez d'oublier, enfin pas d'oublier mais faites comme moi j'ai rangé ces souvenirs dans un endroit dans ma tête pour ne pas qu'ils brouillent mon avenir, j'ai fait en sortes qu'ils gardent ce coin pour que je puisse avancer et j'ai réussis, maintenant j'ai une famille une petite fille que j'adore et je fais de mon mieux pour qu'elle ait une vie plus réussite que la mienne.Ne restez pas là à ruminer des faits dont vous n'êtes pas résponsable ne restez pas au fond du tunnel sortez vers la lumière la belle vie vous attends et elle vous sourira à votre tour .Ne détruisez pas votre existance, à annalyser des comportements qui vous gâchent la vie.Je vous souhaite bon courage et très bonne continuation.Et dîtes vous bien qu'on ne choisit pas ses parents aussi non tout le monde aura des parents parfaits.Ce qui est bien dans notre cas c'est toujours espérer une vie meilleure.Alors à bientôt et si vous avez envie d'en parler je suis à votre disposition.

Fille d'un père alcoolique

#1 Posté le par carpa

Allo JOLI_COQUELICOT,

Je suis aussi fille d'un père alcoolique, et ce depuis 45 ans !

Dans la lecture de ton récit, j'e m'y retrouve à 100/% .

Mon père, est toujours de ce monde et j'ai dû me déconnecter totalement de sa façon de vivre, de sa maladie, pour ainsi me permettre de moins souffrir. Car bien entendu, voir un être que l'on aime, estime..,etc, s'autodétruire, ne nous rend pas le plus grand service au monde.

Mais quand est-t'il de nos souffrances, nos émotions, de nos peurs, de nos blocages...etc. :?:

L'on voudrait tant le sauver..... Pourquoi ? Simplement, parce que nous désirons nous " Sauver". Et l'a, ce terme à deux significations. soit, prendre ses jambes à son cou et partir, soit, lui faire réaliser qu'en détruisant sa santé, sa vie, en fait, qu'il détruit la nôtre, et que nous " les enfants ". nous en sommes conscients(es) !!!

Tu vois, moi j'ai vécue l'alcoolisme de mes 2 parents, et ce pendant, près de 30 ans environ. Ma mère à cessé pour entrée dans une religion, un lavage de cerveau.... somme toute..! Elle, elle ne boit plus, c'est mieux ainsi, pour elle, pour son entourage. Pendant, toute mon enfance, j'ai été le parent de mes parents, et de mes 3 frères, ( je suis l'aînée).

Donc, lorsque tu exprime, que tu servais d'intermédiaire, autant auditive, (ta grand mère), qu'interprète ( entre ton père et ta mère), je te comprends doublement!

Aujourd'hui, tu as de la difficulté à vivre des relations affectives, amicales..,etc. Tu te sens mal avec la mort de ton père, tu ne comprends pas pourquoi tous sauf toi, voyait tout ça...

Lis bien ceci, je crois que c'est la clé du début de la compréhension de tes émotions ( dites, non-dites).

" Tu n'es pas responsable de l'alcoolisme de ton père, de sa vie, de sa destruction, de ses choix, et enfin, de sa mort. "

Tu n'y pouvais rien, tu la subissais, c'est tout !

Dans ce contexte de vie que tu as eues, il est normal que tu te sois enfermée, ignorée, barricadée dans tes " Émotions ".

Ta peur d'être jugée, ton manque de confiance en toi..,etc, dénote tout simplement que tu t'identifies à la maladie de ton père, aux nombreuses fois ou tu as dû faire face aux autres, au fait que tu as dû être celle qui " écoute"...etc.

Alors ma grande, réalises que tu n'es pas " Ton père, ta mère, ta grand-mère... et que tu n'es en aucuns cas, responsable de ce que tu as vécue et des choix de tes parents. "

Tu es une femme, la fille de..., mais tu n'es pas " eux " !

Défais-toi de la responsabilité que tu t'es infligée tout ce temps, et regardes tes valeurs, tes qualités, ta force ( très grande), et vis ta vie !

Accordes-toi ce droit, il t'appartient ! :wink:

Sincèrement,

Carpa.