Bonjour,
Je ne suis ni maman ni divorcée mais fille de parents divorcés. Vous savez, l'enfant n'a pas demandé à ce que ses parents divorcent. Et votre ex-mari et vous le placez au milieu du champ de bataille. Pourquoi devrait-il choisir, lui, entre son père et sa mère? Est-il nécessaire qu'il se rebelle voire rompe avec son père pour vous revenir? Quels que soient ses torts, votre ex-mari est et restera son père. On dirait que vous aimeriez que votre compagnon actuel le remplace, c'est impossible! Ca n'empêche pas qu'un amour fort unisse votre fils et son beau-père.
Ma mère était moins conciliante que vous: elle faisait tout pour limiter le temps que nous (mon frère et moi) passions avec notre père, parce qu'elle estimait qu'il nous éduquait mal et cédait à tous nos caprices. Il y avait sûrement un peu de vrai là-dedans mais et alors?! Est-ce qu'on connaît un seul parent qui soit parfait? Mon frère se braquait contre ma mère à cause de ça, moi, peut-être parce que je suis une fille, je me rangeais du côté de ma mère. Mais aujourd'hui je lui en veux beaucoup. Mon père m'a cruellement manqué et elle y est pour quelque chose.
Parfois je ne voulais pas aller chez mon père, comme votre fils ne veut pas venir chez vous en ce moment. Vous savez, le temps passant, on mûrit, on voit plus clair. Il m'a fallu du temps pour comprendre que finalement je n'avais pas à choisir entre mes deux parents. Le mieux que vous puissiez faire, à mon avis, c'est d'expliquer et de faire sentir à votre fils qu'il a le droit de garder ses deux parents, de les aimer tous les deux, de les voir tous les deux. Car à partir du moment où vous vous êtes séparés, il peut croire, peut-être inconsciemment, que lui aussi doit se séparer de l'un de vous.
Un internaute vous conseillait de dire à votre enfant que vous souffrez aussi de la situation. Peut-être effectivement vous pouvez montrer que c'est difficile aussi pour vous, mais attention à ne pas glisser dans le chantage affectif, c'est trop douloureux et ça empêche de se construire. Un enfant souhaite par-dessus tout je crois le bonheur de ses parents. S'il voit que vous souffrez et qu'il a l'impression que c'est de sa faute, il souffrira pour vous. Or, pardonnez-moi si c'est dur à entendre, mais il n'a pas à souffrir pour vous (ni pour son père): le divorce est une affaire d'adultes, c'est aux adultes d'assumer les souffrances que cela cause.
Il est important aussi je pense qu'il reste proche de sa soeur. C'est elle finalement qui est le plus à même de comprendre ce qu'il peut ressentir, car elle est dans la même situation que lui. Votre ex-mari et vous, vous êtes dans une relation de rivalité: qui gagnera la garde des enfants? C'est horrible de vous entendre parler de guerre et de constater que l'objet de la bataille est un enfant...
Vous avez certainement l'impression que votre fils reste avec son père, vous allez perdre le contrôle de votre enfant. Et si son père lui dit du mal de vous, vous craignez qu'il se fasse bourrer le crâne et qu'il en perde son amour pour vous. Est-ce que vous avez proposé à votre fils de parler de cette situation de divorce avec un psychologue? Même s'il n'a pas l'impression de souffrir, il pourrait apprendre à mieux se situer entre ses deux parents si un psychologue l'écoutait et l'aiguillait sans parti pris.
Ce doit être très difficile de se rendre compte qu'une partie de la vie de son enfant vous échappe. Mais après un divorce, il faut qu'un enfant continue à voir ses deux parents, et il n'est pas tenu de faire un compte rendu de ce qui s'est passé chez l'un quand il revient chez l'autre.
Par contre, je ne comprends pas pourquoi il raconte à l'école que vous le maltraiter. C'est probablement un appel au secours, auquel cas il a raison de demander de l'aide, mais il ne s'adresse pas à la bonne personne... A moins que son instit soit Victor Novak, il a peu de chances de recevoir une aide de ce côté-là. C'est pour ça que je pense qu'un psychologue pourrait l'aider.
Voilà, j'ai été un peu longue, j'espère ne pas vous avoir blessée, ce n'était pas le but. Je pense juste à votre enfant et à son bien-être, car je pense que c'est son équilibre et son bonheur que vous souhaitez. En tout cas je crois qu'il y a beaucoup de revirements dans les comportements d'un enfant dont les parents sont divorcés. Comme on ne veut pas choisir et que malgré tout il faut se décider à aller vivre chez l'un ou chez l'autre, on reste en perpétuel déséquilibre. Et je pense qu'on ne peut être apaisé que lorsqu'on ne se sent plus au centre de la bataille et qu'on a compris qu'on a le droit de garder ses deux parents même si eux se sont rejetés mutuellement.
Bien à vous,
Videnvrac.