C'est à en perdre la boule

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Premier message

C'est à en perdre la boule

#0 Posté le par Luanne

Je ne sais pas trop où poster; mon histoire deveint burlesque, du vaudeville. Mais c'est la mienne.

Peut-être que certains vont se souvenir...

Folle amoureuse d'un homme rencontré en 1999; coup de foudre réciproque, passion indicible, Ma grande Histoire... On a une entente physique exceptionnelle, on compose des chansons ensemble, on s'adore. Mais il a une conjointe, toute neuve, qu'il ne parvient pas à quitter. On traverse des enfers. Et puis je lui pose un ultimatum. On est en 2001 et je trouve que le temps a suffisamment passé. Je le quitte jusqu'à ce qu'il agisse. Au bout d'un certain temps il me revient désepéré et j'affine : "Tu lui parles d'ici telle date ou c'est moi qui le fais". Il pouvait refuser le principe. Il accepte.

Sa conjointe se soumet en apparence à sa décision mais fait tout ce qu'elle peut pour contrer. Elle achète un appartement qu'elle finit par louer à quelqu'un d'autre sous prétexte de ne pas changer son fils de milieu, fait mine de chercher autre chose, finit par ne juste plus en parler. Et l'homme que j'aime n'a pas trouvé entre temps la recette du courage. Il laisse les choses à aller.

Moi je vois bien que les choses stagnent. Je finis par croire que rien n'aboutira jamais. Je suis au bout de mes efforts, de ma force, de mon énergie. Je tombe lentement en dépression mais ne la reconnaît pas. Je me referme sur moi-même, fuis mes amis, ma famille. Et puis subitement mes cheveux se mettent à tomber par poignées. Terreur brute. J'achève de m'enfoncer. Mais devant lui je fais semblant d'être bien.

Lui tombe aussi lentement en dépression. Il se met à se battre pour que sa conjointe réagisse mais ça le rend malade. Il se sent reponsable de l'abandon de son enfant, à elle, dont il avait plus ou moins pris la charge.

Elle finit par partir mais nous ne nous voyons presque plus. Il va mal et je vais mal. Il est en arrêt de travail, sous anti-dépresseurs, suivi par un psy. On dirait qu'il m'en veut de l'extrêmité où il s'est retrouvé. je pense confusément qu'il nous faut du temps.

2004 : Il m'appelle et m'annonce qu'il a commencé à fréquenter une serveuse de 15 ans plus jeune que lui rencontrée dans un café et qu'il est emballé. J'achève ma chute. C'est la finale de ma fin du monde. Je lui demande expréssément de ne plus jamais me contacter.

Il sort avec cette fille, l'emballement retombe , il la quitte. Il repense à nous deux, n'ose pas rappeler. Elle le rappelle. Il se fait d'abord évasif mais accepte tout de même de la revoir. Quelques semaines à peine après elle lui annonce qu'elle est enceinte.

Il ne voulait pas d'autre enfant à 46 ans; elle le sait. Il est atterré mais assume pleinement et elle s'en va vivre avec lui. On est en avril 2005. En mai il me recontacte et vient pleurer dans mes bras. Il me reparle de tous nos projets, des promesses qu'on s'était faites, de son incontournable responsabilité envers cet enfant qui vient.

On se revoit jusqu'à la naissance du petit et puis on cesse sur une décision commune. Je fais de très gros efforts pour rester loin.

Avril 2006, il m'appelle sous prétexte de mon anniversaire.
Et peu de temps après je rencontre quelqu'un d'autre. Ce n'est pas l'amour fou, rien à voir avec le précédent mais un homme bien et pour lequel j'ai une admiration géante. Sa réussite est impressionnante. Il voyage pour donner des conférences, pour des colloques, entretient des relations avec le ministre de la culture, achète des maisons qu'il remodèle complètement avant de les revendre, enseigne aux niveaux universitaires les plus hauts, publie des ouvrages, enregistre des documentaires... Et cet homme d'abord féru de littérature et de cinéma est admiratif de mon style, mon écriture, me trouve belle, m'attire vers sa vie.

Mai : Il part en Europe pour son travail l'espace de quelques semaines. Mon "amoureux" m'appelle, on se voit, je ne sais pas lui dire non. On vient de passer une nuit ensemble dans une chambre de luxe, pour le plaisir, et d'abord celui de tout oublier.
Il prétend qu'il est des amours qui semblent maudites et que je suis la femme de sa vie.

Je ne peux pas continuer comme ça. Mais je suis sortie de ma dépression, je revis enfin, je ne veux plus me retrouver cloîtrée, repliée sur moi-même...

Est-ce qu'il arrive qu'on s'allonge tout simplement sur le lit de sa vie et que les choses finissent par se régler d'elles-mêmes ?

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Re: Perdre la boule ou perdre la raison?

#3 Posté le par Luanne

Tout ça n'empêche pas qu'il y ait des moments durs, durs, durs. Tout se passe bien quand on se voit sans parler de nos autres vies mais si j'aborde le sujet on se blesse l'un l'autre, je me prends à détester cette fille que je ne connais même pas, on s'affronte, on se déchire et j'en ai pour des heures voire des jours à m'en remettre.

Il ne se voit pas la quitter; bien moins que la précédente. Il y a ce bébé.
Et c'est peut-être effectivement mieux comme ça. Mais je hurlerais parfois de ce manque d'intégrité, d'implication, de cette tiédeur amoureuse. Je hurlerais de cette fille qui doit se sentir tellement grande et forte d'avoir su tout balayer par sa seule présence, tout son passé, moi en particulier dont il ne s'est pas gêné de lui dire quelle place j'avais tenue.

J'avais rêvé si fort de le faire, de l'attendre ce bébé ! Ça ne s'est pas fait. Et elle est arrivée, du haut de ses 30 ans, l'a emballé avec un physique affriolant, lui a fait perdre la tête juste le temps de lui faire un enfant et règne en maîtresse sur le domaine que je nous préparais depuis six longues années. Elle a en somme récolté toute la manne de mes nuits blanches, de mes sacrifices, de mon travail acharné pour le mener à assumer ses désirs. Voilà ce que je ressens.

Aujourd'hui elle a pris beaucoup, beaucoup de poids; qu'elle s'efforce de perdre. Il n'aime que les femmes minces. Elle est insécure. Elle réclame beaucoup; veut qu'il vende sa maison, sa voiture, qu'il recommence tout pour elle. Elle a obtenu lors des premiers temps qu'il revende sa maison de campagne qui se trouvait trop près de celle de son ex. Il a fini par obtempérer parce qu'elle menaçait de partir et qu'il pensait au bébé qu'il ne voulait pas "sacrifier". Il finalise la vente ces jours-ci et en a gros sur le coeur. Il dit qu'elle va devoir vivre avec ça, qu'il ne retrouvera peut-être jamais une telle opportunité. Il rêvait depuis longtemps de cette petite maison au bord d'un lac.

Et puis elle qui voulait tellement un enfant assume difficilement que celui-ci la bloque dans ses projets d'études, de carrière. Elle a encore tout à faire. Et sa priorité n'est peut-être pas son enfant.
Lui ne se voit pas la quitter maintenant et perdre son enfant ou bien le voir une semaine sur deux et devoir assumer alors complètement sa garde.

Tout ça ne me regarde pas au fond. Mais je souffre.
Je m'étais dit... Oui... Le laisser grandir un peu. De toute façon leur histoire ne peut pas durer. Je n'ai qu'à être patiente.

Et puis ne pas oublier B. Qui est toujours en voyage à l'étranger pour son travail. Mais je sais désormais que lui aussi lutte contre une ancienne histoire non encore tout à fait cicatrisée. S'il était là ce serait plus facile peut-être. Mais P est et reste mon grand, mon seul véritable amour. Comment passer par-dessus ça ?

Mon message n'est pas très rationnel. Je souffre cet après-midi. Et je ne sais tellement, tellement pas où je m'en vais !

Re: Perdre la boule ou perdre la raison?

#2 Posté le par Luanne

J'ai lu ton message entre2poles et je te remercie d'avoir pris la peine de me répondre.

Mon récit n'est pas celui d'une désespérée; du moins ne l'est-il plus. J'ai souffert pour cet homme au-delà de ce qu'il est possible d'imaginer. Je serais morte aujourd'hui, probablement, si je n'avais été retenue par le fait d'avoir une fille.

Tu te trompes : je n'ai plus d'attentes envers P. J'ai même pris suffisamment de distance pour jeter sur lui un regard plus objectif. Quand je suis loin de lui je suis en mesure de mettre les choses à leur place.
Ainsi... je ne pense pas, non, avoir été manipulée; du moins pas dans le sens où on peut l'entendre. Car en réalité nous tentons tous plus ou moins de manipuler nos proches et surtout en amour; mais ce n'est évidemment pas conscient généralement.
Alors oui, il m'a manipulée; en faisant tout ce qu'il pouvait pour que je reste, en me séduisant encore et encore, en attirant mon attention sur ses manques et ses besoins; tout comme je l'ai manipulé pour l'amener à quitter D, de toutes les manières.

Avec le recul je pense qu'il me met un peu trop sur un piédestal. Et que notre histoire peut lui avoir fait peur. L'idée m'en est venue en me rendant compte de son attitude quand il a su que je voyais enfin quelqu'un d'autre que lui et que cet homme était exceptionnel.

Mais oui, tu as raison sur tout ce que tu décris si je me reporte à peine quelques mois en arrière. Je ne vivais que pour lui, pour l'amour immense qu'il y avait entre nous, pour toutes les promesses que nous nous étions faites, pour ce rêve pour lequel je m'étais battue jusqu'à y laisser ma santé plusieurs années durant.
C'était de la passion à n'en pas douter. Je ne sais pas si je l'idéalisais. Je n'ai pas de réponse à ça. Mais je devais idéaliser notre relation; il est sûrement vrai que la notion d'amour impossible rendait tout plus fort.

Il n'était pas marié. Il avait une conjointe et pas d'enfant avec elle. C'est juste qu'il avait pris en charge le fils qu'elle avait d'une précédente relation.

Il est possible qu'il conçoive l'amour idéal comme inaccessible, qu'il vive avec l'idée qu'un amour abouti est forcémeent décevant; prêt à tout faire pour moi, parce qu'il est lui-même rêveur et idéaliste, donc il a fini par quitter D. Mais pas prêt à plonger ensuite avec moi dans ce quotidien qui détruit tout...
Ce ne sont que des tentatives d'explication.

Ceci étant c'est toujours lui qui me poursuit et revient me chercher. Et je le sais sincère; mais pas fiable pour deux sous. En réalité il y a beaucoup de naiveté en cet homme; celle de se croire lui-même sans doute.

Je n'oublie pas C., sa jeune compagne actuelle. Je n'ai pas grande estime pour ce qu'elle a fait mais respecte le fait qu'elle soit une toute nouvelle mère et surtout la vie de cet enfant. Je plains C. Elle a entamé une nouvelle vie après avoir attendu des années de rencontrer l'homme de ses rêves et il la trompe dès le départ. Elle ne sait rien et elle a mis des menottes à cet homme qui n'avait pas de projets avec elle; ce qui n'empêche pas les choses d'être.

Sauver ma peau ? Me sauver de quoi ? Le pire je l'ai déjà passé. Aujourd'hui tous les rêves et les projets que je faisais avec P sont définitivement morts ou viellis. je nous voyais recommencer ensemble, son fils et ma fille ayant le même âge, former une nouvelle famille, peut-être faire un autre enfant ensemble pour souder la cellule...

Nos "jeunes" enfants abordent maintenant l'adolescence, je n'ai jamais fait ce bébé parce que je savais que ce n'était pas dans ses rêves à lui et parce que je voulais qu'il vienne à moi librement. Il est trop tard pour tout ça. Et non content d'avoir des contacts nécessaires avec la mère de ses enfants et avec la mère de celui qu'il a pris en charge, il se colle une autre éventuelle ex à vie.

Vrai, quand j'y pense, je me vois de moins en moins vivre dans son entourage insensé : ses ex, ses enfants, le fils de son ex, sa nouvelle belle-fille, son petit-fils à venir...

Pourtant... Pourtant je sais que tout cela est révélateur d'une insécurité terrible. Et surtout, surtout... quand on se retrouve, quand il est là, à mes côtés, tout est magie malgré les presque sept ans passés. je suis tout bonnement, tout simplement heureuse. Et on fait toujours l'amour comme de ma vie je ne l'ai fait avec personne.

Je me dis parfois qu'on se préserve notre bulle à nous. Mais je ne peux pas accepter ces règles-là.

Et puis il y a B, cet homme que j'ai rencontré récemment. Je le vois parfois comme une planche, un radeau au milieu de ma mer agitée, ma chance d'échapper à tout le reste. J'aimerais tellement en venir à l'aimer ! C'est peut-être possible, je n'en sais rien. Il m'apporte toute cette nourriture intellectuelle qu'aucun autre ne m'a jamais apportée. Et c'est quelqu'un de bien.

Disons que je cherche plutôt à démêler les fils.

Merci encore pour ta réponse.

Luanne

Perdre la boule ou perdre la raison?

#1 Posté le par entre2poles

J'ai lue et relue ton message Luanne.
Je n'ai peux-être pas, traversée là par où tu es passé. Mais lors de cette lecture, je voyais beaucoup de qualificatifs que moi-même je possède.
Je me transposais à ta place, dans cette histoire pour mieux comprendre, mieux te comprendre.

Peux-être vais-je m'égarer, mais j'avais ce sentiment fort profond qu'il me devais de t'écrire.
J'ai crue ressentir que tu avais beaucoup d'attentes envers cet homme,
tu ne vivais désormais que pour lui et ce jusqu'à t'en rendre malade.
Je crois même que pendant toutes ces années, à attendre tu t'oubliais
vraiment. Es-ce que c'était le vrai amour? De la passion? Idéalisais-tu peux-être trop cet homme?

Seule toi peux y répondre. Passionnée, intense, qui est toujours prête à tout abandonner pour l'autre, à s'oublié... Grande rêveuse!
Je sais c'est un stratagène qui devient un cercle vicieux. Puisqu'il n'était pas entièrement libre, je crois que cette passion qui vous unissait davantage, l'attirance envers l'autre devient plutôt alléchant. L'innaccecible est un terrain qui devient un aimant. Car il ne faut pas le nier, Marié avec des enfants, les prétexes, cette serveuse de 15ans plus jeune... Le fait que tu serais toujours là pour lui, dans l'attente tout çà peux-être inconsciemment, il y avait beaucoup de manipulation à mon avis. Et je crois que tu étais une forme de pantin, sur qui l'on pouvait tirer les ficelles à sa guise...?

Moi, je serais porté à te dire, de te protéger dans toute cette histoire, galère et de "Lâcher prise" Je crois que de te centrer sur toi, sans être égoïste biensur, mais de ne pas oubliée cette femme qui existe aussi et ce, pas juste pour lui mais pour TOI. Sauve ta peau avant qu'il ne soit trop tard. Pense à toi tout simplement et laisse la vie te guider, sois à l'écoute de ta personne.

J'ai juste envie de te partager ceci: Avoir toujours des attentes, ou être dans l'attente, on est souvent décue et ça fait très mal!
Arrête de te faire souffrir!

Bonne chance Luanne :wink:
entre2poles