Veuillez me pardonner la longueur de ce texte

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Veuillez me pardonner la longueur de ce texte

#0 Posté le par christobald

Bonjour.

Veuillez me pardonner la longueur de ce texte.

J´ai aujourd´hui 39 ans, et je n´ai ni épouse, ni enfants, ni compagne.

Je suis chercheur et j´ai fait des études supérieures satisfaisantes qui m´ont amené jusqu´à l´obtention d´un doctorat en sciences physiques de l´ingénieur. Je souligne ce fait non pas pour m´en vanter, mais plutôt pour bien situer le contexte de mon cas particulier.

Enfant prématuré, je n´ai jamais véritablement souffert ni d´aucune sorte de maltraitance familliale, ni de conditions de vie difficiles. Au contraire j´ai vécu dans un milieu protégé et mes parents ont toujours été là et chacun d´entre eux m´a apporté à sa façon beaucoup d´amour.

Pourtant j´ai une tendance naturelle à la dépression. Et cette tendance s´est nettement développée ces dernières années.

En effet cela fait qqs années (5 années) que ma vie a lentement mais sûrement basculé dans un état de remises en question perpétuelles, d´échecs professionnelles, d´échec sentimental.

Aujourd´hui j´ai retrouvé un travail de chercheur. Mais j´ai subi il y a 3 ans un licenciement économique qui était l´aboutissement d´un harcèlement moral et j´ai plongé dans l´univers déroutant du chômage. Cet état de chômage m´a éloigné du milieu professionnel et je me suis installé dans un état d´apathie qui prenait de plus en plus de place dans ma vie.

Il y a un an et demi j´ai fait la rencontre d´une femme de 8 années ma cadette, dont je suis rapidement tombé éperdument amoureux. Malgré les difficultés de notre relation, elle a pris une place gigantesque dans ma vie, elle en était même devenu le centre. Nous vivions alors dans deux pays différents d´Europe et faisions pas mal de voyages pour nous revoir (je détaille un peu plus cette relation dans le forum Relation de Couples -> Séparation/Divorce -> Terrible déchirure...) L´amour semblait réciproquement intense. Par attachement pour elle, et ce malgré nos grosses difficultés relationnelles (elle m´a quitté une première fois), je me suis mis à chercher un travail dans son pays de résidence afin de m´en rapprocher. J´y suis parvenu. Une fois installé dans son pays de résidence, notre relation, au lieu de s´améliorer comme je l´avais espéré en arrivant, s´est rapidement dégradé. Entre autres elle me reproche d´être faible vis-à-vis d´elle et des difficultés de la vie. La réapparition de son ex-ami (qu´elle considère comme un exemple de force de caractère et de masculinité) a jeté un profond trouble entre nous. Au bout de quatre mois de mon installation dans son pays de résidence, elle me quitte par téléphone dans des conditions très accablantes. Nous nous sommes fortement disputés, ses mots ont été durs, très durs.

Depuis, j´ai véritablement sombré dans un état de dépression bien pire que celui dans lequel je me trouvais avant qu´elle n´apparaissent dans ma vie. Son départ a provoqué l´éffondrement partiel de mon édifice affectif intérieur qui était déjà fragilisé. Je ne cesse de penser à elle, à l´échec de notre relation et plus globalement à l´échec de la construction de ma propre vie.

Résultat:
j´ai perdu mon goût en la vie, ma croyance en un avenir meilleur. Je me sens vidé de ma substance interne, de mon essence de vie. Plus rien ne me fait vraiment plaisir et je me sens en décalage perpétuel par rapport à moi-même, par rapport au monde extérieur. Au niveau professionnel rien ne me motive, pourtant je travaille dans un domaine de recherche qui devrait me passionner.

Après un an d´une guerre psychologique dévastatrice, je sors ruiné, abattu. J´ai perdu la confiance que j´avais en mes propres ressources.

J´ai l´impression que j´aborde le cap de mes 40 ans affaibli et démuni. J´ai l´impression que mon chemin de vie s´arrête là et que toute autre tentative ne pourra conduire qu´à des échecs supplémentaires, sources de souffrances.

Ma vie est devenue une suite de petites souffrances juxtaposées ou entre-croisées.
Si bien que je n´ai plus goût à la vie.

C´est pour cette raison que je pense de plus en plus souvent à partir, à quitter cette vie qui n´a plus de couleurs pour moi.

Je sais que je n´ai ni la force ni le courage d´y mettre un terme par moi-même. De plus je pense à mes proches (famille) que je terrasserais par un tel départ.

Pourtant je ressens le besoin de partir, de partir définitivement, pour rompre avec cette dédale d´échecs pour enfin accéder à ma Paix Intérieur.
Et s´il devait exister une réincarnation, tenter alors le Renouveau?

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Message #4

#4 Posté le par ccil
Cher Christobald,
Par où commencer? Peut-être en te disant que tu n'es pas seul et que ce qui a été abîmé peut être reconstruit. Mon parcours ressemble en certains points au tien. Il y a maintenant 7 ans, j'ai découvert que le mec avec qui j'étais se "tapait" quelqu'un d'autre, situation des plus banales, d'autant que je nous savais incompatible en mon fort intérieur, mais je n'ai pas supporté que tout son entourage le sache et ne dise rien, je me suis sentie trahie et perdue, en quoi croire puisque je ne croyais plus en moi? A partir de ce moment, j'ai perdu le goût de tout, plus aucune envie, l'idée obsedante que j'étais la dernière des merdes et petit à petit je me suis retrouvée prisonnière de mon mal-être, avec la désagréable sensation que celle que j'étais s'était cachée pour laisser la place au premier rang à un autre moi. Après 2 ans de ruminations négatives, j'ai décidé puisque je ne ressentais plus que des choses douloureuses de ne plus rien ressentir, et ça a marché, dans un certain sens, sauf que tout ce que je refoulais était quand même en moi. J'ai arrêté d'avoir envie de pleurer en permanence et j'ai aussi arrêté de sortir de chez moi. Cela fait 5 ans que je n'ai pas travaillé (mon rythme de sommeil étant fortement perturbé, voire inversé, le sommeil devient refuge) j'ai passé un temps hallucinant devant la télé (et c'était souvent plutôt elle qui me regardait :wink: ). Mon entourage, perplexe, a mis longtemps à admettre que je ne faisais pas un caprice et que cela dépassait la simple notion de volonté ("mais c'est parce que tu veux pas!"). Honte, culpabilité, estime de soi à 20.000 lieux sous les mers et adaptation à cet état m'interdisait de croire que j'avais en moi la force de changer. j'avais tellement peur des crises d'angoisse que je consacrai toute mon énergie à son évacuation. Impossible alors de trouver la force de faire quoi que ce soit! Depuis 3 mois, ça commence à aller mieux. J'ai trouvé une personne (infirmière psy) avec qui le courant passe, je sens qu'elle me comprend et qu'elle ne me juge pas. Alors que je bloquais sur le pourquoi du coment j'avais pu en arriver là, elle m'aide à reprendre contact avec la réalité, temporelle, sociale, etc. Je suis un traitement anti-dépresseur, effet radical sur la tristesse qui me bouffait et je recommence à me sentir capable. Puisque je n'avais pas d'envie, elle m'a proposé de commencer par faire la liste de ce que je voulais et de ce que je ne voulais pas.
Excuse-moi d'être un peu fouilli mais tout cela n'est pas encore très clair pour moi :oops:
Ce que je voulais te dire, c'est que tu dois t'aimer et que les ressources pensées perdues sont sans doute cachées par la souffrance. Ta vie est loin d'être finie et même si aujourd'hui tout te semble gris et fade, ça ne signifie pas forcément que tu as perdu tes capteurs, seulement, ils sont biaisés par la maladie. Tu dis avoir toujours eu une tendance dépressive, j'ai aussi ce sentiment, ma mère est une ultra-angoissée qui a toujours niée et refusé de soigner sa dépression, comme sa mère avant elle et ses soeurs de même. Je me pose souvent la question de la part d'hérédité, de mimétisme d'un modèle que j'aurais intégré, de ma propre faiblesse... Dans quelle mesure pourrait-il s'agir d'un simple dérèglement de mon cerveau? "Pour les analystes, la dépression correspond à une régression du Moi, due à l'existence de conflits infantiles inconscient non résolus.
Cette régression libidinale trouverait sa cause dans une blessure narcissique infantile grave , dont l'accés dépressif représenterait une réactivation déclanchée par une perte d'objet réelle ou symbolique. " (source: site esculape)
Dis-toi que lorsque tu as l'impression que plus rien de bon ne t'arrivera, c'est la maladie qui parle, ce n'est pas toi. Et puis n'hésite pas à demander de l'aide à des professionnels, en groupe, ou seul, de nombreuses approches existent!
Je reste à ta disposition si tu veux en parler, en attendant, patience!
Et que la force soit avec toi! biz
ccil

Message #3

#3 Posté le par ombrageuse

Je veux juste te dire que je t'ai lu mais que je suis trop fragile encore avec le sujet pour pouvoir l'aborder objectivement.
Si je poursuis l'échange avec toi, je vais m'enliser dans tes arguments et cela ne te rendrait pas service.

J'aurais voulu t'apporter mon aide et mon soutiens, je m'excuse de ne pas m'en sentir capable.

Je suis croyante, et ferai une priere pour que tes fardeaux deviennent moins lourd.

Bien à toi

Eternel recommencement...

#2 Posté le par christobald

Chère Ombrageuse,

Merci pour ta réponse et tes paroles sensées.

Mais lorsque:
- ton esprit arrive à bout,
- qu´il n´arrive plus par lui-même à se frayer un chemin de sortie,
- qu´il n´arrive plus une issue de secours,
- que les idées noires deviennent tes compagnons les plus fidels,
- que chaque matin tu te poses les mêmes questions existentielles,
- que tu te morfonds à la pensée de toutes les erreurs que tu as commises et qui t´ont causé tant de dommages,
- que l´absence d´une femme aimée te pèse aussi lourdement,
- que cette femme que tu as adorée t´a également aimé, mais qu´à cause de qqs fautes, elle t´abandonne pour retrouver son ex-ami, son vrai héros,
...
- que tu ne sais plus par quel bout reprendre le tissu déchiré de ta vie...

Que faut-il faire?

Je n´en peux plus de tourner en rond...

partir

#1 Posté le par ombrageuse

Partir pour fuir?

Il n'y a pas une seule journée sans que je pense à un scenario de mort comme unique voie pour que cesse ce mal-être qui me hante.
Mais je sais, fondamentalement que le suicide n'est pas la voie du mieux-être. Une libertation ponctuelle mais dans ce genre de geste de desesperance ultime, persistera ta résistance à te réaliser comme personne.

Aucune religion n'accorde de crédit au suicide.
Ta famille vivrait avec une perte incomprehensible par sa démesure.
Et toi, ton âme (nomme-le comme tu veux) ira ou?
Dans le christianisme, c'est l'enfer...........un monde sombre ou ton âme quêtera un peu de repis mais tu n'auras jamais l'espoir d'en sortir un peu ce que l'état dépressif nous fait deja vivre...
Dans le bouddhisme, tu te réincarneras et tu devras ENCORE surmonter tes pires démons, desépreuves, des blessures profondes, des renoncements.......tu as vraiment envie d'en finir aujourd'hui et de recommencer ENCORE.....?

T'en as pas marre des debuts qui ne connaissent pas de finalité positive? Ta vie pourrait être ta premiere realisation.