Comme je comprends votre douleur... Vous écrivez si bien ce que vous ressentez, votre traumatisme est bien compréhensible suite à ce que vous avez vécu.
Mais ce qui m'interpelle, c'est que j'ai l'impression que vous parlez trés peu à votre compagnon de ces problèmes, de ce mal qui vous ronge, de ce vide que vous ressentez... Il vous aime, il est capable de comprendre que vous souffrez. En vous taisant et en souffrant en silence, vous maintenez encore ouvertes vos plaie, entretenez la douleur, de plus en plus terrible et insupportable... Quel dommage ! Si seulement vous réussissiez à dire ce que vous écrivez à votre compagnon, il est certain que vous seriez soulagée. Le silence et l'enfermement dans lequel vous vous trouvez ne vous amènera jamais à la réparation à laquelle vous aspirez pourtant. Votre compagnon n'attend qu'à pouvoir vous aider. A moins d'être un monstre d'égoïsme, il ne peut que vouloir votre bonheur. Contrairement à ce que vous croyez, il souffre sans doute plus de vos silences et de vos secrets qu'il ne souffrirait si vous lui expliquiez clairement ce qu'il en est de ces déchirures dans votre corps et dans votre âme, de ce mal et ce néant qui vous habite lors de vos rapports.
Continuer à vous fermer sur ce sujet ne ferait qu'accroître encore votre détresse et votre solitude. Laissez votre coeur s'exprimer et ouvrez-vous à celui qui vous aime, vous vous sentirez soulagée de lui parler de ce qui vous torture.
Si besoin, faîtes vous aider dans votre démarche, un soutien et un accompagnement psychologique me semblent nécessaires, car cela vous aiderait à exprimer ce que vous ressentez et n'arrivez pas à dire à votre compagnon, et vous permettrait de cicatriser enfin ces blessures afin de retrouver, un jour, le plaisir de vivre et le plaisir d'aimer.
Ne vous laissez pas gâcher votre vie en vous enfermant dans votre silence. Vous et votre compagnon méritez d'être heureux et heureux ensemble, et cela passe par la réparation de vos traumatismes.
Même si c'est difficile, vous réussirez à vous reconstruire, à condition de rompre ce silence dans lequel vous vous cloitrez.
Je n'ai pas connu le traumatisme d'un IVG, surtout dans les conditions que vous racontez, mais j'ai moi aussi de grandes difficultés au niveau de mes rapports, je les vis de la même manière que vous. J'ai connu aussi ces silences et me suis tue aussi sur mon ressenti, et cela n'a fait que me détruire encore un peu plus. Cela a ruiné ma vie sentimentale (que j'ai abandonnée). Mais j'ai bon espoir de m'en sortir un jour et je poursuis ma psychothérapie.
Ne perdez pas espoir, courage.
Amicalement,
Estelle