L'organisme Amis de la Terre de l'Estrie (Sherbrooke), appuyé par une dizaine d'organismes communautaires, environnementaux et syndicaux, demande au ministère de l'Agriculture des pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) et à l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) d'interdire la commercialisation du maïs transgénique Bt, de Monsanto et Syngenta, qui constitue 75% du maïs utilisé pour les bêtes au Québec.
André Nault, président de l'organisme, a annoncé jeudi en conférence de presse, le dépôt d'une plainte au MAPAQ. Le groupe souhaite que le Québec et le Canada s'inspirent des pays européens et appliquent le principe de précaution jusqu'à ce que les preuves d'innocuité soient apportées.
La toxine Bt (Bacillus thuringiensis), qui se trouve naturellement dans le sol, a été introduite dans le génome de la plante. Elle tue certains insectes en détruisant leur paroi intestinale. Le maïs Bt serait inoffensif, selon l'information diffusée, parce que le transgène Bt et les toxines Bt qui en dérivent seraient complètement détruits dans l'intestin et ne traverseraient pas la barrière intestinale.
Ce qu'une étude du chercheur Aziz Aris de l'Université de Sherbrooke, publiée l'an dernier, met en doute. Elle montrait des résidus de toxine Bt dans le sang de femmes enceintes et de leurs foetus. Mais selon Dominique Michaud de l'Université Laval, cette étude ne permet pas de distinguer l'origine du Bt découvert chez les femmes et les foetus. Car la toxine est non seulement naturellement présente dans le sol mais aussi utilisée en agriculture biologique.
D'autres études, citées par Les AmiEs de la Terre, montreraient que "que les toxines Bt peuvent être allergènes, causer des dommages au foie et aux reins ainsi que des problèmes de reproduction chez certains animaux
", alors que d'autres indiqueraient que "le transgène Bt peut se transférer aux bactéries du tractus digestif
".
André Nault déplorait, dans un entretien téléphonique avec La Presse, l'impossibilité de consulter les études des compagnies sur lesquelles l'ACIA s'appuie pour autoriser de nouveaux OGM.
Sur son site internet, l'organisme indique par ailleurs que "le premier maïs génétiquement modifié destiné à l'alimentation humaine aurait commencé à être cultivé au Canada, sans même qu'une étude d'impact n'ait été réalisée. La coalition RQcOGM, dont font partie les AmiEs de la Terre de Québec, demande à l'Assemblée nationale l'étiquetage obligatoire des OGM. La pétition, qui a recueillie 11 109 signatures
", devait être déposée jeudi 16 février.
L'organisme Amis de la terre Québec a été fondé en 1978. Il se rattache à Amis de la Terre International.
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