Le viol gagne du terrain et il est temps de prendre le taureau par les cornes, c'est-à-dire en parler au moins ", a expliqué Clarisse Kamga présidente des "Divas" (association sans but lucratif de jeunes femmes) à la conférence "Le viol dans la société camerounaise".
"Selon les statistiques établies, une femme sur trois est victime de viol chaque jour au Cameroun. (...) La majorité préfère garder le silence, pour plusieurs raisons, comme l'explique Guy Tengpe, psychologue. La victime a honte de révéler son histoire à son entourage déjà parce que le sujet est tabou. Elle a parfois peur de son bourreau, peur de salir toute la famille, elle prend du temps à réaliser ce qui lui arrive et a du mal à en parler. Elle a peur d'être méprisée et parfois de ne plus être aimée par son mari ou fiancé, elle se sent coupable surtout que 70% d'agresseurs sexuels sont des membres de la famille. Ce mutisme tend à encourager les violeurs, quand bien même ils sont dénoncés, la punition n'est pas à la hauteur du forfait. Parce que le code pénal ne protège pas assez les victimes. Et pourtant, comme l'a si bien conseillé Alice Nkom, modératrice de cette conférence, la victime doit absolument parler, porter plainte et se faire établir un certificat médical."